Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Avec une procédure accélérée, 10 000 nouveaux travailleurs indiens en Israël

Terrasanta.net
20 avril 2024
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Avec une procédure accélérée, 10 000 nouveaux travailleurs indiens en Israël
Des personnes attendent un train dans une gare de la capitale indienne, New Delhi ©Moshe Shai/Flash90

Il s’agit des premiers arrivants dans le cadre d’un accord conclu entre l’Inde et Israël l’année dernière. Ils remplaceront en partie la main-d’œuvre palestinienne, principalement dans le secteur de la construction. Depuis le 7 octobre 2023, 100 000 Palestiniens de Cisjordanie sont sans travail, interdits de se rendre sur les chantiers de construction en Israël.


(g.s.) – L’année dernière, les deux gouvernements Israël et Inde ont conclu des accords pour faciliter l’arrivée dans l’État juif de 42 000 migrants indiens temporaires (qui pourraient devenir 100 000 à l’avenir). Les 10 000 premiers candidats ont rempli les formalités administratives nécessaires et s’apprêtent à partir. Ils trouveront un emploi principalement dans la construction et les services de soins à la personne. Les craintes concernant la guerre en cours existent mais elles ne prévalent pas sur le besoin de sortir de la pauvreté.

Le journal Haaretz rapporte que le gouvernement de l’État indien de l’Uttar Pradesh, en publiant des offres d’emploi pour des travailleurs qualifiés, a souligné que les entreprises de construction israéliennes offrent des salaires de 137 000 roupies par mois (un peu plus de 1 500 euros), une somme cinq ou six fois supérieure au salaire indien pour un travail similaire.

Depuis le début de ce siècle, les travailleurs étrangers, les migrants temporaires, remplacent la main-d’œuvre palestinienne employée en Israël jusqu’avant la seconde Intifada (2000-2004).

Ce phénomène devrait s’intensifier compte tenu du climat de méfiance et de peurs mutuelles provoqué par les attentats du Hamas du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza. Ces événements tragiques ont également incité de nombreux travailleurs asiatiques à rentrer chez eux. Il suffit de penser aux ouvriers thaïlandais qui travaillaient dans les fermes et les serres du sud d’Israël et qui ont vu certains de leurs compatriotes tués ou enlevés.

Le nombre d’Indiens déjà présents en Israël est estimé à environ 18 000. Parmi les 13 000 qui travailleraient comme aides-soignants ou aides ménagères, beaucoup sont originaires du Kerala, un État de 34 millions d’habitants, dont les citoyens comptent un grand nombre de catholiques, appartenant aux rites syro-malabar et syro-malankar. Les deux Églises orientales du Kerala tirent leurs origines de la prédication de l’apôtre saint Thomas.

En Cisjordanie, du fait des barrages routiers renforcés ces derniers mois par les appareils de sécurité israéliens, 100 000 ouvriers, manœuvres ou maçons palestiniens vivant dans ces territoires ne peuvent plus rejoindre leurs lieux de travail habituels (chantiers ou exploitations agricoles) en Israël. Leurs familles se retrouvent donc sans revenus, l’Autorité palestinienne ne versant pas d’allocations de chômage, rapporte Kav LaOved, une ONG israélienne qui lutte pour l’égalité des droits de tous les travailleurs en Israël, sans distinction de religion, de nationalité, de sexe ou de statut juridique.