De toutes les Eglises orientales existantes, l’Eglise maronite est la seule entièrement catholique, unie au Siège de Rome dont elle n’a jamais rejeté la primauté. Elle relève de la tradition antiochienne d’expression syriaque, tout en conservant des éléments propres.
Notre connaissance des origines de l’Eglise Maronite est très incomplète, tant les documents sont maigres et peu précis.
A l’origine, il y a l’anachorète saint Maron (ou Maroun), mort vers 410, connu par la lettre que lui adressa saint Jean Chrysostome autour de 406 et par la biographie qu’en a tracée Théodoret de Cyr vers 440 dans son Histoire des moines de Syrie, ou encore Historia Religiosa, chap. XVI, XXI, XXII, XXX. Ses disciples édifièrent un grand monastère qui porta son nom dans la Syrie Seconde, sur le versant occidental de l’Amanus, à deux jours de marche au nord d’Apamée, à 100 km environ au nord de Cyr, près des sources de l’Oronte. L’Eglise Maronite célèbre cette année le XVI ème anniversaire de la mort de Saint Maron et donc 1600 ans d’histoire.
La communauté se donna un patriarche et émigra au IXeà partir du VIIe siècle au Liban dont elle fit sa patrie. Quand les circonstances le permettaient, elle entrait en contact avec le pape de Rome et la chrétienté d’Occident.
Des auteurs, dont nous n’avons pas à juger des intentions, n’ont jamais cessé d’accuser les maronites d’avoir été monothélites (c’est-à-dire confessant qu’il n’est dans le Christ pas d’autre volonté que celle de la personne divine) et d’avoir ensuite été convertis à l’Eglise catholique. De l’autre côté, on ne trouve guère d’auteur maronite qui n’ait défendu avec acharnement la perpétuelle orthodoxie des maronites. Sur ce point délicat, il semble qu’on puisse dire ceci : l’opposition acharnée des premiers maronites contre le monophysisme (doctrine confessant qu’il n’est dans le Christ que la seule nature divine) de leurs frères jacobites, les entraîna naturellement vers un certain monothélisme, dont on trouve trace dans leurs anciens livres; mais ce qu’ils désiraient, eux, faire prévaloir, c’était l’union morale des deux volontés dans le Christ, la volonté étant considérée, par eux, comme affaire de personne, non de nature. Et en cela l’expression dogmatique était victime d’un malentendu philosophique.
Avec le temps, les maronites se sont répandus dans tous les continents, mais les yeux toujours tournés vers leur Eglise-mère au Liban.
Il n’existe pas de statistiques complètes et mises à jour des fidèles de l’Eglise Maronite dans le monde. Les déplacements et l’émigration conséquents à la guerre du Liban (1975-1991) rendent encore plus difficile le dénombrement. Certains diocèses ont fait un effort de recensement, d’autres se contentent d’estimations pas assez fiables.
Extrait de Les maronites en Terre Sainte, Louis Wehbé O.C.S.O.
Dernière mise à jour: 19/11/2023 18:09