Appel téléphonique de Paris : « Marie-Armelle où en est la revue ? Les lecteurs s’impatientent. On ne peut pas relancer les paiements si la revue n’arrive pas. » C’est le plus délicieux coup de poignard que l’on peut recevoir. La revue plaît à ce point à ses lecteurs que, dès qu’un numéro se fait attendre, ils s’inquiètent et appellent les commissariats de France et du Canada lesquels s’inquiètent de ne pouvoir répondre et de ne pouvoir relancer les abonnés sur la base d’une revue qui semble virtuelle.
C’est à la fois la preuve d’un succès d’estime et le constat que la revue manque de personnel. Soixante pages tous les deux mois à remplir, illustrer, mettre en page pour une personne seule : c’est du travail, et ce travail n’est pas l’unique travail de la personne en question (loin de là). Oui je croule. Faut-il sacrifier la qualité pour tenir les délais ? Faut-il sacrifier le temps nécessaire pour trouver de nouvelles plumes, pour arriver à varier les sujets afin que chacun trouve quelque chose qui l’intéresse, faut-il sacrifier le temps de la rencontre pour aller au-devant des « Pierres Vivantes » de la région, faut-il sacrifier la qualité des images, faut-il sacrifier la prospective pour imaginer les 10, les 20 prochains numéros ?
Je suis la première à avoir mal d’être en retard, mais la revue reçoit trop d’encouragements par ailleurs pour baisser les bras et se contenter d’arriver à l’heure.
Mon poignard dans le dos, mon couteau sous la gorge, j’assumerai seule de mettre la revue en retard, mais je continuerai de la faire grandir avec l’aide patiente des commissariats et grâce à leur soutien et aux encouragements qui nous sont prodigués.
Dernière mise à jour: 21/11/2023 10:22