La photo a été prise lors d’une célébration œcuménique au patriarcat melkite catholique de Jérusalem. Il faut le savoir, car on pourrait faire presque la même chez nos frères grecs orthodoxes de Jérusalem ou d’ailleurs.
Deux indices toutefois se sont glissé le premier, flagrant, c’est le col romain du père Petr Seyfried de la communauté du Chemin Neuf qui s’est glissé entre les deux prélats. La communauté est toujours fidèle aux événements œcuméniques.
Le second, malicieux, c’est le sourire des prêtres. Ce qui est malicieux c’est d’y voir un indice. Je ne vais pas assez souvent chez les Églises séparées, mais il me semble y avoir vu moins de sourires lors des célébrations. Pourtant je connais, dans toutes les Églises, des prêlats sympathiques et souriants mais je n’ai jamais tant compris le mot hiératique qu’ici. Le fait que tant de chrétiens aient l’air graves voire tristes d’avoir entendu la Bonne Nouvelle demeure un paradoxe qui n’est pas sans conséquence quant à nos capacités à évangéliser.
Sur la photo, le sourire et le regard complice de l’un à l’autre s’expliquent. Ce jour-là, Mgr Joseph-Jules Zerey, vicaire patriarcal général à Jérusalem du Patriarche, Sa Béatitude Grégoire III dont le siège est à Damas en Syrie, commençait le partage du pain béni quand à ses côtés l’archimandrite Joseph Saghbini retrouva – enfin – la feuille où figurait la prière qu’ils cherchaient quelques minutes avant.
Et ils sont comme cela Mgr Jules et le père Joseph, ils ne se formalisent pas, ils sourient et vont de l’avant. Ils sourient. Tous ceux qui fréquentent le patriarcat melkite de Jérusalem vous le diront, il y a de la joie de vivre et d’être chrétien dans ce patriarcat-là. Cela tient en partie à ce qu’il abrite aussi une maison d’accueil de pèlerins, simple et familiale, auquel Sr Maria a longtemps impulsé un esprit de discrète charité, mais aussi à ses hôtes actuels. Dans un parfait français, teinté seulement d’une pointe d’accent arabe, Mgr Jules et le père Joseph vous reçoivent, écoutent, expliquent patiemment leur Église, sa richesse, ses attentes. Quand ils peuvent se rendre disponibles, ils partagent le dîner des pèlerins dans le réfectoire du foyer de pèlerins.
À leurs côtés, plusieurs communautés font vivre la réalité melkite du diocèse de Jérusalem : l’ordre Basilien du Saint-Sauveur qui lui fournit des prêtres, les Religieuses Salvatoriennes de l’Annonciation, l’Association Fraternelle Internationale (A.F.I.), les Petites Sœurs de Jésus, les Moniales du Monastère de l’Emmanuel à Bethléem, et les Sœurs du Divin Sauveur (Salvator Mundi). Dans le passé, certaines congrégations latines n’ont pu s’implanter dans le pays qu’à la condition d’aider le patriarcat grec catholique, ainsi des bénédictines du Mont des Oliviers qui ont longtemps accueilli des orphelins et continuent d’aider les œuvres melkites ou les pères Blancs de Sainte Anne qui ouvrirent un séminaire pour les grecs-catholiques. Il dut fermer en 1967 à cause de la guerre des Six jours et de ses conséquences sur les événements politiques. Tous les jeudis et samedis, à 18 heures, la divine liturgie est célébrée, comme tous les dimanches dans toutes les paroisses du diocèse. Les pèlerins sont cordialement invités à s’y unir.
Dernière mise à jour: 21/11/2023 11:44