Le défi de numériser les anciens numéros de la revue
Quatre-vingt-dix ans, au regard des milliers d’années d’histoire de la région habitée déjà à l’époque de l’homme de Néandertal, il y a 60 000 ans, ce n’est pas grand-chose. Je ne peux pourtant m’empêcher de manier chacun des exemplaires de la revue avec le plus grand soin. Avant d’être rappelée à l’ordre sur cet anniversaire par mes collègues de l’édition italienne qui, pour fêter le même âge, organisent à Milan colloques et expositions, j’avoue que je ne l’avais que rarement feuilletée. Depuis que je l’ai vraiment prise en main, parcourue, je m’en nourris, me découvrant un appétit sans cesse plus grand et l’envie surtout de partager ce patrimoine le plus largement possible. Il va donc falloir envisager de numériser tout cela dans un format, certainement PDF, qui permette une recherche par mot.
Les essais techniques sont dans l’ensemble concluants, même si la qualité du papier nuit à la reconnaissance optique des caractères et que du coup le logiciel substitue un caractère à un autre. Il doit exister des solutions. Sur la base des expériences actuelles : il faut par page, une minute pour le scann et trois pour la manipulation. Vingt-quatre pages par numéro, 12 numéros par an les 20 premières années. 23 040 minutes = 384 heures = 48 journées de huit heures. Et ce ne sont que les 20 premières années !
Mais le jeu en vaut la chandelle. Yapluka !
Il faudrait de surcroît répéter l’opération pour les versions italiennes et espagnoles. Ce serait fraternel ! L’arabe et l’anglaise étant nées plus tardivement, elles patienteront encore.
Pour revenir à nos francophones moutons, il ne va pas falloir vouloir trouver tout de suite les anciens numéros sur le futur site internet de la revue, lui aussi dans les tiroirs étiquetés « travail urgent ». C’est drôle comme la version du magazine pour tablettes numériques est soudainement repoussée aux calendes grecques ! À défaut de pouvoir investir dans un scanner pour livre qui en tourne les pages automatiquement ou de trouver un partenariat avec Google Livres ou autre bibliothèque numérique, long à mettre en place et certainement aliénant, il va falloir se débrouiller seuls.
Ou alors il faudrait trouver un volontaire que les tâches répétitives ne rebutent pas. Ou confier ce travail à une communauté religieuse contemplative ?
Quoi qu’il en soit le défi est lancé dans ce numéro de Janvier février 2011, reste à relever le gant !
Le site internet est lui prévu dans le meilleur des cas pour la rentrée de septembre, dans le pire, pour le mois de décembre. Du moins le promettons-nous pour l’année 2011.
On pourra enfin s’abonner en ligne, et avoir de quoi patienter entre deux livraisons de la version papier.
Des défis trop audacieux quand on a déjà du retard ? L’avenir et le présent vont de paire si « Préparer l’avenir ce n’est que fonder le présent. » Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle.
Dernière mise à jour: 21/11/2023 14:46