Le document unique, aujourd’hui centenaire, est une carte complétée à la main par le père Louis-Hugues Vincent,
professeur à l’École biblique des Dominicains.
Le Père Vincent est réputé pour la minutie de ses dessins à la main, en archéologie et architecture, illustrant ses monographies et nombreux articles dans la Revue biblique. Ici, il s’est servi d’un fond de carte d’origine probablement britannique, et il a ajouté
deux éléments essentiels : des rehauts colorés pour le relief, au pinceau — magnifique travail esthétique ; et les noms propres
de lieux, restituant avec exactitude les noms arabes des environs de Jérusalem. Le Père Vincent utilise les signes diacritiques
(petits signes autour des lettres latines), qui indiquent – pour ceux qui savent les interpréter –, la prononciation de l’arabe populaire de l’époque. Sur le Croquis, comme Vincent l’appelle, il ajoute
à la main des mots en français décrivant l’espace, les lieux et leur utilisation il y a cent ans (par ex. « four à chaux »). Comme bien des lieux-dits ont soit disparus, soit ont été transformés avec
de nouveaux noms (anglais, ou hébreux), le Croquis est un témoin exceptionnel de l’état des environs immédiats de la Ville sainte
à la fin de l’époque ottomane.
Dernière mise à jour: 29/12/2023 23:53