Autour du Saint Sépulcre
Depuis quelques temps on aperçoit devant la façade de la basilique du Saint Sépulcre un immense échafaudage en fer. Il a été construit pour permettre à l’expert du Gouvernement d’examiner la solidité du Vénéré Sanctuaire.
Une certaine presse semble attribuer la cause du danger dans lequel se trouve la basilique à l’action de la pluie et des intempéries, tandis qu’il faut plutôt l’attribuer à la reconstruction récente de la coupole des Grecs schismatiques faite avec d’énormes blocs de pierres. ‘Evidemment les vieux murs de l’église ne sont pas sans avoir ressenti tout le poids de cette surcharge. Voilà la vraie cause du danger ; inutile de la chercher ailleurs.
Janvier 1934
A propos du projet d’un congrès arabo-chrétien
Depuis quelques temps la Presse arabe chrétienne caresse l’idée de créer un mouvement politique pour la défense des intérêts chrétiens de Terre Sainte contre l’invasion de plus en plus grandissante du Sionisme. Ainsi étudie-t-elle sérieusement le projet d’un grand congrès arabo-chrétien analogue à celui des musulmans, lequel a eu lieu il y a trois ans aux environs de la mosquée d’Omar.
Ce congrès aurait pour but de créer un mouvement d’agitation générale parmi tous les disciples de l’Évangile afin de protester énergiquement contre l’immigration juive qui prend des proportions alarmantes. C’est afin d’éclairer l’opinion publique que vient d’être fondée une publication de langue arabe et dont le directeur est un chrétien.
Février 1934
L’immigration juive en Palestine
Le problème de l’immigration juive en Palestine est plus que jamais à l’ordre du jour. Il a même revêtu ces temps-ci un caractère de gravité exceptionnelle par suite de l’interdiction de séjourner dans le pays, portée par les autorités gouvernementales, contre tous ceux qui n’ont pas leurs papiers en règle. Or, d’après les journaux, il y aurait près de 10 000 juifs qui tomberaient sous les coups de cette interdiction. Mais quel ne serait pas leur malheureux sort, s’ils étaient expulsés ? Évidemment il s’agit ici de tous ces juifs, qui ont quitté l’Allemagne pour fuir les persécutions de la politique d’Hitler et qui ont cru trouver un asile de paix et de sécurité au pays de leurs pères. Ne soyons donc pas étonnés si la Presse israélite consacre d’innombrables articles larmoyants sur la situation particulièrement critique de ses coreligionnaires. Elle n’en ferait pas autant pour des chrétiens !
Février 1934
Jusqu’où peut aller le fanatisme !
Durant le jeûne du Ramadan, tout musulman doit s’abstenir, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, non seulement de nourriture et de boisson mais encore de l’usage du tabac. Donc défense de fumer et de priser pour obéir au Coran ! Ce qui est très bien dans l’Islamisme.
Mais voici où cette interdiction va vraiment trop loin. Tout dernièrement à Beyrouth, et à deux reprises différentes, des musulmans fanatiques ont sérieusement molesté deux chrétiens qui s’étaient permis de fumer publiquement pendant le mois de Ramadan ! Vrai, le respect des opinions ne saurait aller jusque-là.
Février 1934
Entente judéo-arabe
Un des chefs de la renaissance nationale juive insiste sur la nécessité d’une entente avec les arabes. « Les Sionistes, dit-il, doivent s’implanter de plus en plus dans le pays et, pour cela, s’efforcer de convaincre les indigènes en leur disant que le développement sioniste, quand il sera vraiment fondé sur une entente judéo-arabe, tournera à l’avantage de tous les habitants de la Palestine. Le Sionisme doit donc travailler avec ardeur à réaliser cette coopération sans laquelle, du reste, son succès en Terre Sainte serait toujours incomplet. »
Mai 1934
Un film sur les Lieux Saints
Une société italienne a mis à l’étude le projet d’un film sonore et parlant, reproduisant les Lieux Saints au point de vue historique et dans leur état actuel afin de permettre à ceux qui ne les connaissent pas de s’en faire une idée aussi exacte que possible. Ce nouveau film serait mis en circulation à l’occasion des fêtes de Pâques 1935, date officielle de la clôture de l’Année Sainte qui a particulièrement attiré les regards de tout le monde chrétien sur les Lieux Saints. Cette œuvre permettrait aussi de perpétuer le souvenir du 19e centenaire de la mort de Jésus Christ en évoquant le théâtre matériel sur lequel s’est déroulé le sacrifice de notre Rédemption en même temps que la divine épopée du Messie.
Octobre 1934
La Basilique de la Nativité à Bethléem
L’architecte chargé par le Haut-Commissaire de faire des sondages dans la Basilique de la Nativité à Bethléem pour s’assurer de la solidité du très antique monument, n’a pas été peu étonné de découvrir à 80 centimètres au-dessous du dallage, de merveilleuses mosaïques remontant très probablement à l’époque constantinienne et qui sont en parfaite conservation. Nous aurons l’occasion de reparler de cette fort intéressante découverte.
Juillet 1934
Au Mur des Lamentations
À l’occasion des fêtes du pardon, fêtes qui attirent toujours beaucoup de juifs au Mur des Lamentations, un jeune homme de Tel-Aviv, contrevenant à l’interdiction du gouvernement, s’est permis de sonner de la trompette liturgique pour annoncer la fin du jeune. Il a été immédiatement arrêté, puis remis en liberté après avoir signé la déclaration de tenir une bonne conduite pendant deux ans.
Juillet 1934
Vente de biens aux juifs
Le journal Al islamia rapporte que durant les trois mois derniers, 133 000 dounans de terre (N.D.L.R. 133 km2) ont été vendus à des juifs dans la région de Beer Sheva, au sud. Le prix du dounan serait d’une livre. Le Falestin rapporte à son tour que les familles Mansour El Debam, ont vendu également aux juifs 6 250 dounans aux environs de Haïfa, derrière le Carmel à raison de trois livres le dounan. Que les arabes ne se plaignent pas de l’empiètement des juifs.
Juillet 1934
Complications protocolaires
A l’occasion du Service funèbre célébré par les Grecs schismatiques au Saint Sépulcre pour le roi de Yougoslavie, un fait curieux qui mérite d’être signalé s’est produit. Comme de juste, les invitations ont été faites par le Consul de Yougoslavie. Mais celui-ci, étant juif, n’a pu assister personnellement à la cérémonie et s’est fait remplacer par son collègue tchécoslovaque. La raison en est que la tradition défend aux juifs l’entrée de la basilique du Saint Sépulcre pour quelque motif que ce soit.
Novembre 1934
Une question de drapeau
Un navire japonais, qui est resté huit jours dans le port de Haïfa, a refusé de mettre le drapeau anglais, parce que la Palestine est une terre de mandat et non une colonie britannique. L’incident, comme c’était à prévoir, a eu des conséquences diplomatiques. Comme il s’agissait d’une question de principe, la chose a été portée au Gouvernement de Londres. Mais la presse arabe en a profité pour applaudir le commandant japonais.
Novembre 1934
Pacifisme sioniste
M. Betweech, sioniste notoire, parlant à Londres contre la politique des Sionistes Révisionnistes, disait entre autres choses : « Nous ne devons pas oublier que la Palestine est aussi la patrie des arabes qui l’habitent. Voilà pourquoi la classe intelligente israélite ne devrait jamais penser à l’établissement d’un État juif en Terre Sainte, ou chercher à y former une majorité. Nous ne pouvons pas expulser les arabes, comme le voudraient les Révisionnistes, mais nous devons au contraire favoriser leur développement et nous intéresser à leurs progrès, si nous voulons réussir dans notre entreprise. Ce n’est donc que dans une atmosphère de paix que nous pourrons compter sur le succès du mouvement sioniste. »
Décembre 1934
À la mémoire de Théodore Herzl
Dans certains milieux juifs on caresse l’idée d’élever un monument grandiose, sur la plage de Tel-Aviv, à la mémoire de Théodore Herzl, fondateur du Sionisme politique. La statue du grand israélite dominerait la côte de la Méditerranée, comme la statue de la Liberté domine l’entrée du port de New-York. Sur le socle du monument on inscrirait en caractères hébraïques ce désir De Herzl : « Ma volonté est que vous fondiez votre État de telle façon que les étrangers puissent se sentir chez vous comme dans leurs propres maisons ».
Décembre 1934
Le Sionisme en Syrie
Parlant du problème hébraïque, le Comte de Martel, Haut Commissaire français à Beyrouth, au cours d’une interview, aurait fait les déclarations suivantes : « Nous sommes tout disposés à accueillir les israélites en Syrie et au Liban pourvu qu’ils possèdent des capitaux suffisants pour créer de nouvelles industries pouvant utiliser la main d’œuvre locale, qu’ils demeurent étrangers à toute idée sioniste et à toute immigration en masse. Nous devons empêcher toute colonisation faite par des collectivités. Les juifs, comme tous les autres étrangers, peuvent entrer dans le pays sous mandat français et se livrer au commerce et à l’industrie pour leurs intérêts sans doute, mais aussi pour l’intérêt des pays qui les reçoivent. »
Janvier 1935
À propos d’indésirables
Le Haut Commissaire de Jérusalem a retiré le droit de cité à deux juifs qui avaient été condamnés comme appartenant à une association terroriste. Mais cette mesure a déchaîné une vive réaction de la part de toute la masse sioniste qui affirme que le Gouvernement ne peut en aucune manière et pour aucune raison priver du droit de cité palestinien les israélites qui se sont établis en Terre Sainte comme dans une patrie reconnue à leur peuple par vingt cinq nations, y compris l’Angleterre.
Février 1935
Les juifs changent de nom
Dans un de ses derniers numéros, la Gazette officielle a publié une liste de 300 juifs qui avaient demandé et obtenu du Gouvernement l’autorisation de changer de nom. Ce fait assez fréquent en Terre Sainte s’explique tout naturellement. De nombreuses familles juives retournant de la Dispersion d’Europe ou d’Amérique dans la terre de leurs ancêtres où elles acquièrent un droit de cité aiment mieux renoncer complètement aux noms qu’elles portaient en des pays où elles se considéraient comme exilées afin de les remplacer par d’autres d’origine sémitique qui s’harmonisent mieux avec leur nouvelle situation d’enfants enfin revenus dans la maison paternelle. C’est très légitime.
Mars 1935
Le repos sabbatique
Grâce à l’initiative du grand Rabbinat de Jérusalem, une semaine de propagande en faveur de l’observance du repos du sabbat a eu lieu dans toute la Palestine. La première réunion publique s’est tenue à Tel Aviv où divers orateurs ont dénoncé publiquement les profanations toujours croissantes de la loi mosaïque qui ordonne de sanctifier les jours de fête en s’abstenant de toute œuvre servile. Des paroles de condamnation particulièrement violentes ont été prononcées contre ceux qui se permettent de circuler en automobile le jour du sabbat dans les rues de la ville. Adhérant pleinement à l’initiative du grand Rabbinat de Jérusalem, la Municipalité de Tel Aviv a remis en vigueur l’ordonnance communale sur le repos sabbatique abrogée en 1925.
Cet exemple des juifs devrait servir de leçon à tous les chrétiens en général et à tous les catholiques en particulier qui vivent en Palestine et qui sont loin d’être toujours sans reproche pour ce qui concerne le repos dominical.
Mars 1935
Dernière mise à jour: 31/12/2023 12:14