Le deuxième Marathon International de Jérusalem s’est couru de bonne heure ce matin dans Jérusalem et aux abords de la Vieille Ville. Devant un important déploiement de forces de l’ordre, la course s’est déroulée dans une ambiance bon enfant.
(Jerusalem/f.h.) – C’est à 7 heures ce matin que se sont élancé les premiers coureurs du deuxième marathon international de Jérusalem.
La date avait été choisie afin d’offrir aux participants un temps doux et clément. Pas de chance, le thermomètre affichait 11 degrés ce matin et le vent et la pluie étaient au rendez-vous. Le soleil aussi qui jouait à cache-cache avec les nuages.
Le point de départ de la course se situait à la Knesset, le Parlement israélien. De là, trois options s’offrent aux sportifs : le marathon de 42km, le semi-marathon de 21km, et une course de 10km. Il était également possible de s’inscrire à une petite course de 4,2 km ou une marche de 800 mètres, les frais de participation revenant alors à des organisations caritatives comme l’Israel Cancer Association.
En rouge, bleu, vert ou jaune, les coureurs ont dévalé les rues de Jérusalem en passant par la résidence du Président, la piscine du sultan, les portes de Jaffa et de Sion et la German Colony… Et pour ceux qui relèvent le défi du marathon complet, la course se poursuit aussi dans Jérusalem Est via l’American Colony, le quartier de Sheikh Jarrah et le mont Scopus avant de descendre jusqu’à Talpiot, un quartier au sud de Jérusalem.
“Le marathon de Jérusalem est unique pour sa beauté et son parcours. Je suis sûr que c’est un des plus difficiles au monde !” note Tzuri King, venu d’Ashkelon pour participer au marathon de 42km.
En Vieille Ville, l’accueil des coureurs porte de Jaffa est accompagné d’animations. Tandis que des organisateurs perchés en haut de leurs échasses encouragent les athlètes par des « Kol HaKavod ! » (« Félicitations ! ») énergiques, la foule de spectateurs grossit à vue d’œil. Elle applaudit et exhorte.
Les coureurs sont de tous bords, de tous âges et de toutes couleurs. Les visages sont rieurs, essoufflés, sereins, suants. Un des athlètes semble courir sans peine. Il est sûrement porté par l’espoir que symbolisent les trois drapeaux qu’il brandit : israélien et palestinien dans une main, « peace and love » dans l’autre. Courage !
Avant 2011, le marathon n’était pas international et seuls les Israéliens pouvaient y participer. Désormais, des athlètes venus d’Amérique du Nord et d’Europe mais aussi d’Indonésie, de Singapour, de Chine et d’Amérique du Sud sont aussi au rendez-vous. On note aussi la participation de quelques frères franciscains sur des distances variées ! Autres participants : les soldats de Tsahal, qui défilent dans Jérusalem vêtus des couleurs et drapeaux de leurs unités.
Au total et selon les autorités, ce sont plus de 15 000 coureurs venant de 50 pays différents qui participent au marathon. La municipalité de Jérusalem s’évertue à faire de la ville une destination touristique et non plus principalement de pèlerinage.
Le site du marathon décrit l’événement comme une « course à travers l’histoire ». Nombreuses sont les voix pour séparer le sport de la politique, le parcours a néanmoins suscité cette année encore quelques débats (notamment du fait de son passage à travers Jérusalem Est).
Malgré le battage médiatique, tout le monde n’était pas au courant de l’événement et plusieurs voitures ont du rebrousser chemin devant les forces de police déployées en nombre. Tous les abords de la Vieille Ville sont bouclés ainsi qu’une bonne partie de la circulation en ville si bien que de nombreuses personnes ne peuvent pas même rejoindre leur travail. Certaines administrations ou magasins en ont pris leur partie qui n’ont pas même essayé d’ouvrir aujourd’hui. Il plane déjà une atmosphère de week end sur la ville. Pendant ce temps et malgré la grêle qui vient de s’inviter, des centaines de coureurs poursuivent leurs efforts.
Le Kenyan David Toniok a d’ores et déjà remporté la course en 2 heures, 19 minutes et 52 secondes.