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Pourim, le carnaval juif

Terresainte.net
9 mars 2012
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Depuis mercredi soir, des gens vêtus de toute sorte de déguisements se promènent dans les rues, affichant sur leur visage une joie débordante et pour certains… un état d’ébriété manifeste ! C’est Pourim en Israël.


(Jerusalem/f.h.) «C’est chouette de se dire que pendant Pourim, juifs laïcs et religieux vivent plus ou moins de la même manière ! C’est plutôt rare», commente Yoav, 29 ans.

Ces jours-ci le quartier juif ultra-orthodoxe de Mea Shearim a changé de visage. Si l’on croise toujours redingotes et manteaux noirs, on est frappé par la diversité des habits et le chatoiement des couleurs.  C’est fête chez les orthodoxes, une fête arrosée à en croire la démarche de certains hommes dans la rue. Les enfants sont déguisés, les jeunes adultes aussi.

Il en est de même ailleurs en ville. Plus haut, le marché Mahané Yehuda est plein à craquer de couleurs, de chants et de rires…

Ces jours-ci on fête Pourim, en hébreu Yemei haPurim, littéralement le « jour des sorts ». Ce jour commémore l’histoire racontée dans le livre d’Esther, quand le peuple juif installé en Perse fut sauvé d’un massacre, vers 480 avant Jésus-Christ. À cette époque régnaient le roi Assuérus et sa femme Esther. Mardochée (ou Mordechaï)  était un des serviteurs du roi et le père adoptif d’Esther. Cette dernière était juive, mais la cour l’ignorait. Un jour, le roi désigna un nouveau conseiller nommé Aman et tous les serviteurs du roi durent se prosterner devant lui. Cependant, le juif Mardochée refusa de se plier aux ordres, la Torah interdisant de se prosterner devant quiconque hormis Dieu. Dès lors, Aman désira anéantir le peuple de Mardochée et il donna l’ordre de massacrer tous les juifs, le 13 adar. Alertée, la reine Esther intervint auprès du roi pour renverser la situation. Après trois jours de jeûne et de prière, le miracle se produisit, le projet d’Aman fut mis à jour et le peuple juif put célébrer son salut au lieu de se faire massacrer. Ainsi le sort fut renversé, d’où le nom de Pourim.

Lors de cette fête, on oublie l’austérité et la sobriété pour faire place à la joie et à l’ébriété. La consommation d’alcool, habituellement associée à la honte et aux comportements déplacés, est recommandée par… les rabbins eux-mêmes !

Le rite principal de la fête consiste à lire le rouleau d’Esther. On tire de cette lecture le devoir d’envoyer des denrées comestibles à ses amis et de faire des dons aux pauvres. On trouve aussi l’obligation de célébrer un festin durant lequel on doit boire au point de ne plus pouvoir faire la distinction entre « Béni soit Mardochée » et « Maudit soit Aman !

La tradition a pris de l’importance après la Seconde Guerre mondiale et la création de l’État d’Israël. On dit que cette période difficile aurait rehaussé le niveau des festivités afin d’oublier tristesse et sérieux du moment.

La lecture du livre d’Esther se fait traditionnellement le 14 adar dans les petites villes et le 15 adar dans les villes fortifiées à l’époque de Josué (ce qui correspond selon les années au milieu des mois de février ou mars dans calendrier grégorien). Cela explique qu’à Jérusalem, la fête se déroule un jour après le reste du pays.

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