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Des responsables juifs et catholiques appellent à généraliser les formations à l’éthique en matière économique

Terrasanta.net
4 avril 2012
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Des responsables religieux juifs et catholiques ont appelé à généraliser les formations à l’éthique afin de répondre à une « profonde carence » des valeurs morales dans la sphère économique. Les membres de la commission bilatérale regroupant le Grand Rabbinat d’Israël et la Commission du Saint-Siège pour les rapports religieux avec le judaïsme ont publié le 29 mars une déclaration dans laquelle ils affirment qu’il est « impératif » que les académies et instituts d’études économiques et de formation politique incluent dans leurs programmes une formation à l’éthique.


(Rome/e.p.) Des responsables religieux juifs et catholiques ont appelé à la généralisation des formations à l’éthique et à la mise en place de «conseils» en réponse à une «profonde carence» des valeurs morales dans la sphère économique.

Les membres de la commission bilatérale regroupant le grand Rabbinat d’Israël et la commission du Saint-Siège pour les rapports religieux avec le judaïsme ont publié le 29 mars dernier une déclaration dans laquelle ils affirment qu’il est « impératif » que les académies et instituts d’études économiques et de formation politique incluent « dans leurs programmes une formation à l’éthique, sur le modèle de ce qui a été développé au cours de ces dernières années dans le domaine de l’éthique médicale ».

Ils ont également exhorté à la mise en place de « conseils d’éthique » destinés à accompagner les décideurs « au niveau national et international », la crise ayant « révélé une grave carence de perspectives éthiques dans la pensée économique ».

« Bien que de nombreux facteurs aient contribué à la crise financière, c’est une crise des valeurs morales qui se trouve à la racine de celle-ci » affirme la déclaration, qui a fait suite à la 11e réunion de la Commission à Rome du 27 au 29 mars. L’intitulé du thème de cette année était « Perspectives religieuses sur la crise financière actuelle : quelle vision pour un ordre économique plus juste ».

« L’importance de l’avoir, reflétée par la culture de l’avidité, a éclipsé l’importance de l’être », ont poursuivi ces responsables, ajoutant que « la valeur de vérité reflétée par l’intégrité et la transparence faisait cruellement défaut à l’activité économique ».

La commission bilatérale, co-présidée par le Cardinal Peter Turkson, président du Conseil Pontifical Justice et Paix, et du Rabbin Shear Yashuv Cohen, ancien grand rabbin de Haïfa, a souligné qu’en s’inspirant de la « sagesse morale issue de leur héritage spirituel », les communautés religieuses « ont un rôle central à jouer, aux côtés des acteurs du monde de la politique et des affaires, pour assurer la subsidiarité nécessaire à un ordre économique et social plus juste ».

Les membres de la commission ont souligné que l’ordre économique a pour but « d’être au service du bien-être de tous, affirmant ce faisant la dignité de chaque homme, chacun ayant été créé à l’image de Dieu ». Mais la promotion de ce bien-être, ont-ils ajouté, doit être assurée en relation avec la communauté et implique l’obligation de garantir la satisfaction de certains besoins humains fondamentaux tels que « la protection de la vie, la possibilité de se nourrir, de se vêtir, de se loger ainsi que l’accès à la santé, à l’éducation et à l’emploi ».

Les plus vulnérables, migrants et travailleurs étrangers en particulier, ont-ils encore déclaré, doivent faire l’objet d’une attention spéciale.

Ils ont également affirmé que les économies développées « ont l’obligation de reconnaître qu’elles ont des responsabilités et des devoirs vis-à-vis des pays et des sociétés qui sont dans le besoin, en particulier à l’ère de la mondialisation ».

Dans le cadre de la promotion d’un ordre économique plus juste, les membres de la Commission ont souligné l’importance des concepts suivants : « destination universelle des biens de la terre ; culture de la ‘’sobriété’’ impliquant un certain degré d’auto-limitation et d’humilité ; gestion responsable des ressources ; système de répartition des ressources et de définition des priorités fondé sur l’éthique ». Ils ont également rappelé « l’importance fondamentale des principes d’intégrité, de transparence, de gratuité et de responsabilité ».

La déclaration ajoute encore que de même que la crise a exigé une remise partielle des dettes au niveau national et international, il est nécessaire que cette démarche soit étendue « aux familles et aux individus afin de permettre leur propre réhabilitation économique ».

Le professeur Ettore Gotti Tedeschi, président de l’Institut pour les œuvres de religion (sorte de banque vaticane), Mr. Meir Tamari, ancien économiste en chef de la Banque d’Israël, et le professeur Stefano Zamani du Département des Sciences Economiques de l’Université de Bologne ont également été invités à prononcer des allocutions lors de la conférence.

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