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Des sources d’eau usurpées en Cisjordanie selon un rapport de l’ONU

Terrasanta.net
2 avril 2012
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À la veille de la Journée mondiale de l'eau aujourd'hui, le bureau de l'ONU qui coordonne les opérations humanitaires dans les Territoires palestiniens occupé a publié un rapport sur la Cisjordanie. Il dénonçait le fait que la présence de colons israéliens interdise aux Palestiniens l'accès à plus de cinquante de leurs sources d'eau.


(Milan / c.g.) – Le 22 mars dernier, on a célébré de part le monde la Journée mondiale de l’eau, instaurée par les Nations-Unies pour aborder le délicat sujet de la bonne utilisation des ressources en eau de la planète. Au Proche-Orient, où les ressources en eau sont restreintes ou mal utilisées, cette journée était attendue avec une appréhension bien compréhensible. Les pénuries d’eau dans la région la rendent si précieuse qu’elle en devient un objet de contestation aussi sur le plan militaire puisque qu’elle devient un facteur déterminant du niveau de pauvreté d’une population et des conditions de sa survie.
L’Ocha/Opt, le bureau des Nations-Unies qui coordonne les interventions humanitaires dans les Territoires palestiniens occupés, vient de publier un rapport sur l’eau. Rédigé en arabe, hébreu et anglais, il s’intitule: L’impact humanitaire de l’expropriation des sources d’eau palestiniennes par les colons israéliens. Il s’agit d’une enquête effectuée en 2011 par des fonctionnaires de l’Ocha montrant comment la présence de colons israéliens en Cisjordanie a réduit l’accès des Palestiniens à des sources d’eau sur leur propre territoire, causant de graves dommages à l’économie et à la vie de la population arabe.
L’agence onusienne a identifié 56 sources d’eau contestées en Cisjordanie. La plupart se trouvent dans la zone dite C, c’est-à-dire les territoires qui, selon les accords d’Oslo, tout en étant palestiniens sont sous administration israélienne. Parmi ces sources recensées, 30 se sont révélées être sous le contrôle complet des colons israéliens, sans aucune possibilité d’accès par les Palestiniens. Dans la plupart des cas (pour au moins 22 sources sur les 30), ce sont des actes d’intimidations, de menaces et de violences qui empêchent les Palestiniens d’accéder aux sources. Dans quatre autres cas, c’est la construction de barrières physiques et l’annexion de la source par la colonie elle-même qui en empêche l’accès. Et dans les quatre derniers cas, l’isolement de la source d’eau est provoqué par le mur de séparation ou par l’utilisation du terrain à des fins exclusivement militaires. Selon l’Ocha, les 26 autres sources ne sont pas encore sous contrôle des colons, mais elles sont « à risque »: les cultivateurs et les résidents palestiniens dénoncent en effet la montée de « visites » de colons armés dans le voisinage des sources. Des visites qui ont pour effet de décourager les Palestiniens à utiliser leur propre eau.
L’appropriation des sources d’eau par les colons se produit souvent progressivement: les colons construisent des infrastructures touristiques pour l’accueil des visiteurs israéliens à côté de ces sources. Parfois, un nom hébreu va être donné à certaines d’entre elles qui étaient depuis toujours arabes, ce qui a pour conséquence de donner une nouvelle identité juive au territoire et à la source aussi. Le problème est que, souvent, ces sources d’eau expropriées sont les seules ressources que les agriculteurs palestiniens aient pour irriguer leurs champs. Et n’étant pas connectés au réseau public de distribution d’eau, ils ont d’autant plus besoin d’accéder à ces sources d’eau pour leurs nécessités domestiques.
Le rapport de l’Ocha se conclut par des recommandations précises à l’attention des autorités israéliennes: en particulier, le rapport invite à restreindre l’accès des Israéliens (y compris les colons) dans les Territoires. Il demande la restitution des sources aux Palestiniens, et sollicite une enquête pour les cas de violence perpétrés par des colons pour l’acquisition de sources. Enfin il prône la vigilance pour faire stopper les «visites» indésirables des colons sur les terres privées palestiniennes, là où précisément sont les sources.

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