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La Jordanie ferme sa frontière avec la Syrie

Lucia Balestrieri
22 juin 2012
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Selon des sources syriennes d'opposition, les autorités à Amman ont décidé de fermer la frontière. Alors que s’intensifient les combats dans le pays voisin, le flux croissant de réfugiés pourrait devenir hors contrôle. Amman n'a pas nié l'adoption de restrictions.


(Milan) – La Jordanie craint la contagion de la guerre civile en Syrie et se protège. Face à l’intensification des combats dans le pays voisin et au flux croissant de réfugiés qui risque d’échapper à tout contrôle, les autorités d’Amman, selon les sources de l’opposition syrienne, auraient finalement décidé de fermer leur frontière. Le gouvernement du Royaume Hachémite a effectivement confirmé avoir adopté des restrictions sur l’entrée des syriens, expliquant qu’il s’agit là de mesures de sécurité. Le ministre des Affaires Étrangères, Nasser Judeh, a revendiqué ces derniers jours le droit de la Jordanie à défendre ses intérêts nationaux. Tout en précisant que parmi les réfugiés, les chiites et les fidèles au président syrien Bachar al-Assad commençaient à être trop nombreux. Au cours des 15 derniers mois, la Jordanie a accueilli 120 000 réfugiés en provenance de la Syrie, mais étant donné l’aggravation de la situation, le chiffre pourrait rapidement doubler. Avec le risque de voir se reproduire dans le territoire jordanien de violents règlements de compte entre sunnites et alaouites.

Aujourd’hui – d’après ce que rapportent certains militants – les syriens qui quittent la Jordanie n’ont même plus la possibilité d’y rentrer à nouveau. Même en dépit du statut accordé à de nombreux réfugiés par le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.

L’armée jordanienne a notamment bloqué totalement sa frontière près de Deraa, la ville syrienne rebelle d’où sont parties les protestations contre Assad. La ville est d’ailleurs contrôlée la journée par l’armée régulière syrienne et la nuit par les insurgés.

Les dangers qui menacent la stabilité de la Jordanie ne viennent cependant pas seulement de l’agitation politique de la région. Mais également de sa crise économique et sociale interne. Et là aussi, le Royaume Hachémite cherche les moyens de se défense et tente de se repositionner par une alliance plus étroite avec les monarchies du Golfe. L’année dernière, sans bruit, Amman a envoyé certaines de ses unités militaires d’élites pour aider les autorités du Bahreïn à réprimer la révolte des chiites locaux. Et la récompense est arrivée ces derniers jours: d’après les rapports du ministère des Finances de la Jordanie, le Qatar a accordé un prêt d’un milliard et 250 millions de dollars pour un investissement immédiat dans le secteur de l’énergie et dans les infrastructures. Un signe encourageant pour le Royaume Hachémite, qui depuis longtemps exprime le désir de rejoindre le riche et exclusif club du Conseil du Golfe.

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