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Au Caire, un salafiste devant la justice pour avoir insulté la foi chrétienne

Terrasanta.net
6 octobre 2012
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Pour la première fois dans l'histoire de l'Égypte, un citoyen est traduit en justice sous le chef d’inculpation : "dénigrement du christianisme". Le 14 octobre prochain aura lieu à la Cour pénale du Caire le procès d’Abou Islam Ahmed Abdallah, un prédicateur salafiste accusé d'avoir diffamé la foi chrétienne en brûlant des copies du Nouveau Testament le 11 Septembre. 


(Milan / c.g) – Pour la première fois dans l’histoire de l’Égypte, un citoyen est traduit en justice sous le chef d’inculpation : « dénigrement du christianisme ». Le 14 octobre prochain – selon le quotidien égyptien en ligne al-Ahram – aura lieu à la Cour pénale du Caire le procès d’Abou Islam Ahmed Abdallah, un prédicateur salafiste accusé d’avoir diffamé la foi chrétienne en brûlant des copies du Nouveau Testament le 11 Septembre. Les événements avaient eu lieu lors d’une manifestation organisée pour protester contre le film controversé L’innocence des musulmans. La manifestation s’était déroulée en face de l’ambassade américaine dans la capitale égyptienne.

Abou Islam, qui est également producteur de télévision et propriétaire de la chaîne satellitaire Umma, est allé dimanche dernier au tribunal pour la première audience accompagné d’un groupe de partisans. À cette occasion, il s’est défendu en disant qu’ils avaient mis le feu à un Évangile écrit en anglais et non à la version arabe approuvée par l’Église copte.

La plainte avait été déposée contre Abou Islam immédiatement après son acte par deux avocats laïcs : Mamdouh Ramzi pour le Parti de la réforme et du développement (de tendance libérale) et Tharwat Bakheet qui est engagé dans la défense des droits des citoyens coptes. « C’est la première fois que des allégations de diffamation de la foi chrétienne ont été prises en considération par un tribunal » – a déclaré Naguib Gebrail, directeur de l’Initiative égyptienne pour les droits de l’homme. « Personnellement, dans le passé, j’avais déjà déposé trois plaintes contre Abou Islam, mais aucune d’entre elles n’avait jamais été suivie d’effet. Nous condamnons fermement la différence de traitement en Égypte dans les affaires d’outrage à la religion » a conclu Gebrail, se référant aux procès en cours contre des citoyens coptes accusés de blasphème contre l’Islam.

La chaîne satellitaire dont Abou Islam est le propriétaire a fait parler d’elle fin Juillet. Elle avait annoncé qu’elle diffuserait les programmes de TV Mariya, une nouvelle chaine gérée exclusivement par des femmes voilées, dans la tradition de l’Islam le plus strict. C’est une grande nouveauté par rapport aux habitudes de l’ère Moubarak, la télévision était plus laïque.

Une autre nouvelle fait ces jours-ci les titres des médias égyptiens. Le Premier ministre Hisham Qandil, a fait une déclaration à propos de la fuite de certaines familles coptes. Elles avaient quitté il y a quelques jours leurs maisons dans la région de Rafah, à la frontière de la bande de Gaza suite aux menaces de mort proférées par des islamistes armés.

« Les instructions données par les autorités égyptiennes sont de protéger les frères coptes, où qu’ils se trouvent », a déclaré Qandil, en niant que les familles chrétiennes ont été victimes d’une « expulsion forcée ». Elles se seraient exilées spontanément de leurs maisons. Selon des informations de l’Agence France Presse (AFP), datant déjà de la semaine dernière, avant la fuite des familles de Rafah, avait commencé à tourner des feuillets appelant les Coptes à quitter la ville. « Les familles ont quitté le coin volontairement parce qu’elles craignaient pour leur vie, suite aux menaces », a expliqué à l’AFP le père Mikhaïl curé de l’église Antoine d’El-Arish.

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