Le 29 octobre, près de 2 500 religieux et personnalités laïques coptes se sont présentés à la cathédrale Saint Marc du Caire pour voter lors de la 3e étape du processus électorale qui doit aboutir le 4 novembre à l’élection d’un nouveau pape. À l’issue de leur vote, ont été proclamé le nom des trois candidats arrivés en tête. Parmi eux, se trouve le 118e pape copte orthodoxe. Qui sont-ils ?
Le pape Shenouda III décédé le 17 mars dernier, l’Église copte orthodoxe, après le temps du deuil, a entamé son long processus électoral.
Un processus jalonné par quatre étapes toutes précédées d’un jeûne de trois jours. La première fut de dresser une liste de 17 candidats. Tous devaient avoir au moins 40 ans et accompli dix ans de vie monastique. Ils devaient tous être moines et donc non mariés pour manifester que le pape copte donne sa vie pour les autres. La liste a été proclamée le 14 septembre.
La deuxième étape a consisté à choisir 5 candidats parmi les 17. Une étape franchie le 14 octobre.
La troisième étape – dont les résultats ont été annoncés ce jour – a consisté à réduire ce nombre à trois.
Les trois finalistes sont donc.
Anba Rafail qui avec 1970 voix a récolté 87% des suffrages
Anba Tawadros qui avec 1623 voix a récolté 72% des suffrages
Abouna Rofail ava Mina qui avec 1530 voix a récolté 67% des suffrages
2 260 voix se sont exprimées au total.
Le quotidien égyptien El Watani dressait ainsi leur portrait il y a quelques semaines.
Anba Raphail, évêque général du centre-ville du Caire.
Anba Raphail est le candidat le plus connu du grand public copte à travers ses sermons, comme un prédicateur. Son style est personnel : simple mais logique, bien documenté et bien structuré, convaincant. Né Michel Erian al-Hakim au Caire en 1958, il est d’une famille de sept enfants : il a deux frères et quatre sœurs. Hakim est devenu médecin en 1981, et a obtenu un diplôme du Collège Clérical en 1984. En 1990, Hakim prend les commandes du monastère Baramos de la Sainte Vierge dans le désert de Libye, sous le nom de Yustus. En 1995, il est ordonné prêtre, puis évêque Anba Raphail en 1997. Anba Raphail a mis en place plusieurs centres médicaux au centre-ville du Caire, ainsi qu’un hôpital à Fagalla. Il a également été responsable de la construction d’une église à Wekalet al-Balah et à Babal-Luq, ainsi que des centres communautaires dans toutes les églises du centre-ville du Caire. Il a également fondé le célèbre Abu-Talaat. Il a écrit plusieurs livres sur le service d’église. Il est connu pour être un fervent partisan du mouvement scout dans l’Église et pour être actif dans la promotion des relations cordiales avec les autres Églises, orthodoxes et non-orthodoxes.
Anba Tawodros, évêque général de Beheira.
Anba Tawodros est né Waguih Sobhy Baqi Soliman en 1952. Son père étant ingénieur, la famille déménage dans toute l’Égypte avant de s’établir à Damanhur, Beheira, à l’ouest du delta. Là, le jeune Soliman est un bénévole régulier et actif au service de l’Église. Il prend en charge le service de l’école du dimanche à l’église de l’Archange Michel à Damanhur. En même temps, il obtient un diplôme en pharmacie à l’Université d’Alexandrie en 1975 et en 1985 un diplôme du Royaume-Uni. Il sera directeur d’une usine pharmaceutique à Damanhur. Soliman est en relation avec Anba Pachomeus, archevêque de Beheira et actuel patriarche par intérim, depuis qu’il est étudiant. Son ouverture d’esprit et son sens du service pour l’Église avaient attiré l’attention de l’archevêque. Soliman travaille avec Anba Pachomeus, avant de prendre la direction du monastère d’Anba Bishoi dans le désert de Libye en 1988, sous le nom de Théodore (Tawodros). Là, il s’occupe de la maison d’hôtes du monastère. En 1990, Théodore est ordonné prêtre et prend en charge le service de la jeunesse. Lorsque le Pape Shenouda décide de faire de Théodore son évêque général, Anba Pachomeus demande à ce qu’il serve dans Beheira.
Anba Tawodros a écrit plusieurs livres sur la foi chrétienne et des études de la Bible, ainsi qu’un certain nombre de brochures sur les différentes fêtes de l’Église. Il est connu pour avoir établit le concept des réunions de prière pour des groupes spécifiques, notamment pour les réunions de famille, les rencontres de jeunes travailleurs… Il a lancé ces réunions au cours des années 1990 ; elles sont devenues une pratique courante pour l’Église nationale. Il a également fondé Beit al-Karma, un centre de retraite à King Mariout, non loin d’Alexandrie. Ce centre de retraite comprend un musée biblique et un centre d’activités pour les enfants. Anba Tawodros enseigne également au Collège de bureau de l’Eglise copte orthodoxe.
Père Raphail AvaMina
Frère Raphail était connu pour avoir une relation très étroite avec le Pape Shenouda III ; on dit qu’ils pouvaient passer des heures en réunions. Frère Raphail a eu 70 ans le mois dernier. Il est né Raphail Sobhy Tawfiq, a obtenu un diplôme en droit en 1964 et a pris la direction du monastère Mar-Mina, au sud d’Alexandrie, en 1969. Il a servi les moines du monastère et est devenu leur confesseur. Il a également présidé la Sainte Messe pour les religieuses à Abou-Seifein, au couvent de Sidi-Kreir, à l’ouest d’Alexandrie. Il a servi Anba Cyrille VI à la Tahouna dans le Vieux Caire. Quand le père Mina AvaMina, l’abbé du monastère Mar-Mina est mort en 1996, le Père Raphail été le lien entre le monastère et le Pape Shenouda III, jusqu’à ce que Anba Cyrille AvaMina devienne abbé en 2003.
Le 4 novembre, lors d’une grande messe à la cathédrale Saint-Marc, le siège copte, c’est la main d’un enfant qui choisira parmi ces trois noms celui qui sera le 118e pape de l’Église copte orthodoxe. L’enfant, les yeux bandés, devra tirer au sort un nom parmi les trois candidats ayant rassemblé le plus de suffrages au sein de la communauté.