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L’institut oecuménique de Tantur a 40 ans

Terresainte.net
25 octobre 2012
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En octobre 1963, des observateurs au concile Vatican II anglicans, orthodoxes, protestants s'entretiennent avec le pape Paul VI. Ils rêvent ensemble à la création d'un Institut œcuménique international pour la recherche théologique et les études pastorales. C’est idée fera son chemin. Après son voyage en terre sainte en 1964, le pape Paul VI la rendra possible et l’Institut ouvrit ses portes en 1972. Pour fêter ses 40 ans, l’Institut organise un colloque les 26 et 27 octobre sur le thème : Espoir d’Unité : Vivons l’œcuménisme aujourd’hui.


(Jérusalem/m.a.b. – a.m.p) –  En octobre 1963, des observateurs au concile Vatican II anglicans, orthodoxes, protestants s’entretiennent avec le pape Paul VI. Ils rêvent ensemble à la création d’un Institut œcuménique international pour la recherche théologique et les études pastorales. C’est idée fera son chemin. Après son voyage en terre sainte en 1964, le pape Paul VI la rendra possible et l’Institut ouvrit ses portes en 1972.

Pour fêter ses 40 ans, l’Institut organise un colloque les 26 et 27 octobre sur le thème : Espoir d’Unité : Vivons l’œcuménisme aujourd’hui.

Terresainte.net sera présent et vous rendra compte, en attendant, nous vous livrons le témoignage de Sr Anne-Marie Petitjean qui a séjourné à l’institut en 1997.

 

Témoignage d’Anne-Marie Petitjean

J’ai eu la chance de séjourner à l’Institut Œcuménique de Tantur en 1997, durant presque cinq mois, puis en 2002, durant trois semaines.

Je me concentre ici sur les souvenirs du premier séjour[1]. L’Institut accueillait un groupe d’étudiants et des responsables pastoraux en recyclage (« continuing education ») ainsi que quelques chercheurs dont je faisais partie. Je préparais alors une série de séminaires sur l’œuvre de Congar (un des premiers chercheurs français venus à Tantur !) pour mon enseignement aux Facultés Jésuites de Paris (Centre Sèvres). J’ai aussi profité de l’extraordinaire bibliothèque de Tantur pour connaître l’histoire de l’Institut, pour mieux comprendre les positions œcuméniques des orthodoxes, pour suivre l’évolution de ce qui sera la Déclaration commune sur le Justification, signée en 1999 avec la Fédération Luthérienne Mondiale, etc.

C’était mon premier séjour en « Terre Sainte ». Les sorties sur les sites évoqués par le récit biblique (et l’évoquant !) m’ont évidemment passionnée et renouvelée tant ils ravivaient en moi cette « histoire du salut » qui avait tant mobilisé la création de l’Institut.

J’ai aussi profité de cette chance prolongée pour participer à des liturgies diverses, tant orientales qu’occidentales, seule ou en accompagnant tel ou tel des résidents de Tantur rejoignant sa propre communauté pour la liturgie dominicale. La présence de mon co-boursier[2], orthodoxe, celle de nombreux et divers évangéliques ont permis encore bien d’autres choses.

Ce fut en effet une grande chance de me retrouver en compagnie de beaucoup d’autres chrétiens avec lesquels je n’avais jamais eu l’occasion d’habiter, de partager le quotidien de la prière et de la vie commune. Cette expérience fut et est fondamentale. Il s’agit de faire de la théologie en présence de l’autre, avec sa question au cœur et en tête. Le contact permet souvent, outre l’expérience forte d’être touché par la foi de l’autre, de comprendre combien le débat œcuménique n’est pas affaire de dossiers que l’on pourrait traiter hors relation. Quelle émotion, par exemple, lorsque, hors du champ académique des théologies comparées, je découvre la note fortement existentielle reconnue au ministère pastoral dans la bouche d’une amie évangélique encourageant comme moi un jeune méthodiste à oser devenir pasteur tant nous avions entendu battre son « cœur pastoral » ! Comment la catholique que je suis pourrait ne pas entendre là le meilleur de la théologie dite du « caractère » ?

Rendre témoignage à l’expérience que l’on peut vivre à l’Institut œcuménique de Tantur comporte beaucoup de facettes et j’en ai laissé beaucoup de côté. Puisse ces quelques pépites stimuler telle ou tel à profiter à son tour des chances offertes par l’Institut Œcuménique de Tantur ! 


[1] Le second séjour fut vécu en de toutes autres circonstances et pour une tout autre raison. La seconde intifada ayant pour conséquence la baisse de fréquentation de Tantur, l’Association française soutenant l’Institut avait décidé d’envoyer trois compagnons – un orthodoxe, un protestant et une catholique (moi !) – pour soutenir Tantur, pour rencontrer des représentants des Eglises présentes en Terre Sainte pour recueillir leur avis sur la situation en général et sur celle de Tantur en particulier.

[2] Des bourses destinées à des chercheurs / acteurs dans les domaines étudiés à Tantur sont encore possibles. Contacter « Association pour l’Unité des chrétiens », 58 avenue de Breteuil – F-75007 Paris.

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