Le Saint-Siège salue le vote des Nations Unies pour la reconnaissance d’un État palestinien
Le Vatican a salué la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a implicitement reconnu un État palestinien. Il a aussi appelé à un statut spécial internationalement garanti pour Jérusalem. Les pays membres de l'ONU ont voté massivement pour l’accession par la Palestine au statut d’État non-membre observateur. Une initiative fortement contestée par Israël et les États-Unis.
(Milan /e.p.) – Le Vatican a salué la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a implicitement reconnu un État palestinien. Il a aussi appelé à un statut spécial internationalement garanti pour Jérusalem.
Hier, les pays membres de l’ONU ont voté massivement pour l’accession par la Palestine au statut d’État non-membre observateur. Une initiative fortement contestée par Israël et les États-Unis. Les palestiniens peuvent maintenant prendre part aux débats de l’ONU et potentiellement rejoindre des organisations telles que la Cour Pénale Internationale.
«Le Saint-Siège salue la décision de l’Assemblée générale par laquelle la Palestine est devenue un État observateur non-membre de l’Organisation des Nations Unies », a déclaré le Vatican dans un communiqué.
Il ajoute que l’ «occasion est propice» pour rappeler l’existence d’une « position commune » au Vatican et à l’Organisation de Libération de la Palestine sur le statut de Jérusalem. Elle a été définie lorsque les deux parties ont signé un accord cadre de leurs relations bilatérales en l’an 2000. Dans cet accord, le Saint-Siège appelle à «un statut spécial internationalement garanti» pour Jérusalem. Le but de ce statut étant de «préserver la liberté de religion et de conscience, l’identité et le caractère sacré de Jérusalem comme Ville Sainte, (et) le respect et la liberté d’accès aux lieux saints. »
Dans son communiqué, le Vatican a souligné que le vote d’hier « doit être placée dans le contexte des efforts pour arriver à une solution définitive [à deux États] soutenue par la communauté internationale». Il a aussi rappelé que la dernière résolution de l’Assemblée Générale appelant à une solution à deux états datait de 1947. Hier était le 65e anniversaire de cette résolution. Un fait que n’a pas manqué de mentionner le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas lors de son allocution faite à l’ONU peu avant le vote.
Jusqu’à hier, le Saint-Siège avait pris une position neutre concernant le vote. Tout en appelant à une solution à deux États. Le communiqué cite en ce sens les paroles du Pape à l’aéroport de Tel-Aviv en 2009.
Mais il ajoute que le Saint-Siège ne considère pas le vote d’hier comme «une solution suffisante » aux problèmes existants dans la région. Ces problèmes «ne peuvent trouver une solution adéquate que grâce à un engagement efficace à bâtir la paix et la stabilité, dans la justice et dans le respect des aspirations légitimes, à la fois des israéliens et des palestiniens. »
À cette fin, il invite les dirigeants des deux parties à « reprendre les négociations de bonne foi et à éviter toute action, ou toute exigence préalable, qui serait en contradiction avec les déclarations de bonne volonté et la recherche sincère de solutions qui pourraient devenir des bases solides pour une paix durable. »
En outre, le Saint-Siège a lancé «un appel pressant » à la communauté internationale à « accroître son engagement et à encourager sa créativité» afin qu’une paix durable soit atteinte. Une paix qui «respecte les droits des israéliens et des palestiniens « La paix, rappelle-t-il, a besoin de décisions courageuses. »
Israël affirme qu’il n’existe aucune nécessité d’un statut international pour Jérusalem parce que les garanties demandées sont déjà respectées. La ville est divisée entre Israël, qui déclare qu’elle fait partie de « son unité et son éternité» et les palestiniens qui veulent Jérusalem-Est comme capitale de leur état. Le Vatican a déjà appelé à un statut internationalement garanti par le passé. Mais rarement avec autant de force que lors de sa déclaration d’hier, selon des observateurs.
L’Assemblée générale des 193 nations a voté pour la résolution par 138 voix contre 9. 41 nations se sont abstenues.
Des centaines de palestiniens ont célébré la résolution dans les rues de Ramallah. De son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié le vote de « vide de sens ». Les opposants à la candidature disent qu’un d’un État palestinien devrait émerger de négociations bilatérales, telles que définies dans les accords de paix d’Oslo de 1993 et en vertu desquels l’Autorité palestinienne a été établie.