Dans son discours annuel au Corps diplomatique, le pape Benoît XVI a lancé un nouvel appel pour la paix en Syrie. Il a aussi appelé les Israéliens et les Palestiniens à s'engager pour une solution à deux États.
(Rome /e.p.) – Dans son discours annuel au Corps diplomatique, le pape Benoît XVI a lancé un nouvel appel pour la paix en Syrie. Il a aussi appelé les Israéliens et les Palestiniens à s’engager pour une solution à deux États.
Le 7 janvier, dans la salle royale du palais apostolique, le pape a déclaré aux diplomates que, lorsqu’il pensait à la responsabilité que les dirigeants civils et politiques ont de résoudre les conflits sanglants, la Syrie était le pays qui lui venait en premier à l’esprit.
Le pays, a-t-il dit, est « déchiré par des massacres incessants et il est le théâtre d’effroyables souffrances parmi la population civile ».
« Je renouvelle mon appel à un cessez-le-feu et à l’inauguration d’un dialogue constructif pour mettre un terme à un conflit qui ne connaîtra pas de vainqueurs, mais seulement des vaincus, s’il perdure, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines ».
Benoît XVI a lancé un appel aux ambassadeurs, les invitant à « continuer à sensibiliser [leurs] autorités, afin que soient fournies de façon urgente les aides indispensables pour affronter la grave situation humanitaire ».
Passant ensuite à la Terre Sainte, le Pape a confié qu’il considérait la région « avec une profonde inquiétude. » Suite à la reconnaissance de la Palestine comme un État observateur non-membre de l’Organisation des Nations Unies, le Pape a de nouveau exprimé son espoir qu’avec le soutien de la communauté internationale, « Israéliens et Palestiniens s’engagent pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux États souverains, où le respect de la justice et des aspirations légitimes des deux peuples sera préservé et garanti ».
« Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie ! Cité de la paix et non de la division; prophétie du Royaume de Dieu et non message d’instabilité et d’opposition ! »
En ce qui concerne l’Irak, le pape a exprimé son espoir de voir le pays emprunter « le chemin de la réconciliation, pour arriver à la stabilité désirée ». Le pape a enfin souhaité pour le Liban « que la pluralité des traditions religieuses soit cultivée par tous comme une vraie richesse pour le pays, comme pour toute la région. » Les chrétiens, a-t-il ajouté, « offrent un témoignage efficace pour la construction d’un avenir de paix avec tous les hommes de bonne volonté ».
Le Pape a déclaré, à propos de l’Afrique du Nord et se référant probablement à la nouvelle constitution égyptienne : « la collaboration de toutes les composantes de la société est prioritaire et, à chacune d’elles doit être garantie la pleine citoyenneté, la liberté de professer publiquement sa religion et la possibilité de contribuer au bien commun. » Benoît XVI a assuré tous les Égyptiens de sa proximité et de ses prières « en cette période où se mettent en place de nouvelles institutions. »
Ailleurs dans son discours, le Pape a rappelé aux diplomates assemblés que la paix n’est pas simplement le fruit de l’effort humain, « mais une participation à l’amour même de Dieu. » « Et c’est justement l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence », a-t-il ajouté.
« En effet, quand on cesse de se référer à une vérité objective et transcendante, comment est-il possible de réaliser un dialogue authentique ? » « Sans l’ouverture au transcendant, les êtres humains deviennent facilement la proie de relativisme et il est difficile d’agir avec justice et à œuvrer pour la paix. »
Benoit XVI a insisté sur la nécessité de redécouvrir le sens du travail et des profits proportionnels, et sur la nécessité de résister aux tentations des « intérêts à court terme et au lieu de rechercher le bien commun. »
Le pape a également souligné l’importance d’investir dans l’éducation pour vaincre la pauvreté et la maladie et de créer des systèmes qui respectent la dignité humaine. Il a dénoncé les menaces à la liberté religieuse, réitérant l’importance de respecter le droit à l’objection de conscience. La liberté religieuse, dit-il, agit comme « les murs porteurs » de toute société qui se veut vraiment libre et démocratique.
« Par conséquent, interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé.»
Le Pape a conclu en rappelant les paroles du Pape Jean XXIII : « la paix reste « un mot vide de sens », si elle n’est pas vivifiée et intégrée par la charité. »