Le Président des États‑Unis a visité Israël, l’Autorité Nationale Palestinienne et la Jordanie. Au cours de son séjour, Barack Obama s’est non seulement réuni avec les dirigeants respectifs de ces autorités mais il a également rencontré la société civile et les jeunes, lesquels sont en définitive les personnages principaux des « Printemps arabes » de ces 3 dernières années.
(Jerusalem) – Le Président des États‑Unis a visité Israël, l’Autorité Nationale Palestinienne et la Jordanie. Au cours de son séjour, Barack Obama s’est non seulement réuni avec les dirigeants respectifs de ces autorités mais il a également rencontré la société civile et les jeunes, lesquels sont en définitive les personnages principaux des « Printemps arabes » de ces 3 dernières années.
Obama, qui s’était déjà rendu dans la région en 2008 alors qu’il était Sénateur de l’Illinois et candidat à la Présidence, a décidé de ne pas renouveler cette visite lors de son premier mandat, lequel n’a pas été très fructueux en ce qui concerne le processus de paix (sauf en 2010 lorsque l’envoyé spécial George Mitchell a réussi à convaincre le Gouvernement israélien d’appliquer un moratoire de dix mois sur la construction de colonies en Cisjordanie).
La visite a par conséquent revêtu un profil politique discret car il semble que le Président américain ne souhaite pas créer d’illusions qui pourraient par la suite se transformer en frustrations ; il a donc considéré cette visite comme une opportunité de discuter avec ses homologues tout en recherchant leur empathie avant de mettre en œuvre une quelconque initiative diplomatique. Même si Obama n’a présenté aucun nouveau projet de paix, l’essentiel est qu’il a réussi à replacer la question palestinienne au centre du programme politique régional dont elle avait été complètement écartée.
Son soutien ferme au modèle de deux États (Israël et Palestine, cohabitant en paix et avec des frontières sûres) ainsi que l’engagement public d’acceptation de la part du Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu n’ont que partiellement satisfait les attentes palestiniennes, au vu de leur désir d’indépendance. Il s’agit maintenant de mettre en place un nouveau cadre de négociations capables d’aller au‑delà du processus d’Oslo, qui est déjà obsolète.
En outre, Obama semble également avoir satisfait la demande de garanties de la part d’Israël concernant la guerre civile sanglante qui se déroule en Syrie, un de ses pays voisins, où l’on craint que l’armement non conventionnel syrien puisse tomber entre les mains de quelque organisation djihadiste radicale, ainsi que le programme nucléaire iranien, dont la possible militarisation constitue une menace pour la sécurité nationale israélienne.
D’après plusieurs informations publiées dans les médias locaux, Obama souhaiterait faire coïncider temporellement le retrait de ses troupes en Afghanistan, prévu fin 2014, avec la création de l’État palestinien. Ce calendrier partirait du principe que l’inévitable colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est exclurait progressivement la possibilité de parvenir à la solution souhaitée des deux États.
Parmi les événements qui ont ponctué la visite d’Obama, nous soulignons la discussion amicale qu’il a entretenue à son arrivée avec le Custode de Terre Sainte, Frère Pierbattista Pizzaballa, lequel était sur la liste des autorités ayant reçu Obama lorsqu’il est descendu de l’Air Force One à l’aéroport international de Ben‑Gourion. Notons aussi sa visite émouvante au Musée de l’Holocauste de Yad Vashem, qui fait partie du protocole israélien pour tous les mandataires étrangers, ainsi que sa première visite à la Basilique de la Nativité de Bethléem.
À Bethléem justement, des centaines de Palestiniens ont été quelque peu déçus lorsque, après avoir attendu depuis les premières heures du jour aux accès de la Place de la Mangeoire avec l’intention de voir le Président en chair et en os, ils se sont aperçus que, pour des raisons de sécurité, le centre‑ville était complètement fermé. Le mieux qu’ils aient pu voir a donc été une longue caravane de fourgonnettes noires aux vitres teintées roulant à toute vitesse sur la chaussée.
Cependant, bien qu’ils ne l’aient pas vu, ils ont au moins été contents de voir qu’Obama ne s’est pas déplacé en hélicoptère comme à Ramallah, mais qu’il a dû traverser l’impressionnant mur de béton qui entoure la ville de Bethléem, en raison duquel celle‑ci affiche au jour d’aujourd’hui le taux de chômage le plus élevé de Cisjordanie.