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A la découverte de Gethsémani avec frère Luis et frère Rafael

12/04/2013  |  Jerusalén
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La Basilique de Gethsémani est l'un des sanctuaires les plus visités au moment de Pâques. De nombreux organisateurs préfèrent emmener les pèlerins et les touristes après Pâques pour éviter les foules et ainsi visiter les lieux saints dans le calme nécessaire pour les connaître en profondeur.


(Jérusalem) – La Basilique de Gethsémani est l’un des sanctuaires les plus visités au moment de Pâques. De nombreux organisateurs préfèrent emmener les pèlerins et les touristes après Pâques pour éviter les foules et ainsi visiter les lieux saints dans le calme nécessaire pour les connaître en profondeur… On remarque bien ce phénomène dans la basilique de Gethsémani, située sur le mont des Oliviers, détruite à plusieurs reprises par les Perses et les Mamelouks entre-autres, puis reconstruite.

Frère Luis Garcia, gardien du sanctuaire, erre dans l’église, sous la voûte marquée des blasons des douze pays – c’est pourquoi le sanctuaire est aussi connu sous le nom l’église des Nations – qui ont contribué à sa dernière restauration. Originaire d’Espagne (région de León) comme la célèbre pèlerine Egérie, frère Luis discute avec les pèlerins. Certains Italiens le croit italien, voyant son habit brun : « non, je suis espagnol, mais je parle très bien italien ! » leur répondit-il. Puis les bénit après une brève discussion, avant de passer par la porte de l’église d’où l’on peut admirer les imposantes murailles de la Vieille Ville et le dôme noir de la mosquée El Aqsa .

Trois musulmanes, revêtues du hijab traditionnel, s’approchent de frère Luis. Elles viennent de terminer la visite de l’église et interpellent le frère. Elles veulent en savoir plus sur le mystère de la Sainte-Trinité professé par le Credo chrétien et celui de l’incarnation divine de Jésus. « Voilà, le royaume de Dieu est comme un jardin plein de toutes sortes de fleurs» répond-il en utilisant une métaphore pour décrire la diversité religieuse et pour défendre l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux. Il les quitte d’une poignée de main chaleureuse et leur souhaite « d’aller en paix ».

Avec Luis, qui s’apprête à fêter sa sixième année comme supérieur du sanctuaire et ses 33 années de vie en Terre Sainte, vivent six autres frères franciscains chargés de l’accueil des pèlerins. Deux Brésiliens, un Argentin, un Polonais, un Espagnol et un Italien : tous gèrent l’ermitage attenant à l’église qui comporte des cellules réservées pour des retraites spirituelles. L’un des frères brésiliens est en charge de la grotte où se trouvait le pressoir à huile qui a donné son nom au sanctuaire (de l’hellénisation des termes hébreux « gat », c’est-à-dire presse, et « shmanim » pluriel du mot « shmen », huile).

Parmi eux, frère Rafael Dorado, arrivé en 1951. Il a passé 62 ans en Terre Sainte, soit presque autant d’années que compte l’Etat d’Israël. Il vient de Chipiona (Cadix) qui était alors « comme une filiale de la Province de Saint-Jacques-de-Compostelle », où les Franciscains s’étaient établis pour mieux servir les communautés chrétiennes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Frère Rafael vit intensément chacun des jours de l’année et l’accueil des groupes de pèlerins qui viennent des cinq continents. Mais il fait remarquer que l’un des moments les plus forts de ce sanctuaire est le saint office qui s’y tient le Jeudi Saint. A l’issue de cet office, une procession aux flambeaux emmène les fidèles « au palais de Caïphe (où se trouve aujourd’hui la basilique de Saint-Pierre-en-Gallicante), à partir duquel Jésus a été emmené à la Tour Antonia (près de la première station de la Via Dolorosa), où il a été jugé par Ponce Pilate », explique frère Rafael qui, malgré ses 87 ans, reste jovial et semble toujours jeune.

Lors de cette entrevue, frère Rafael a reçu plusieurs groupes de pèlerins venant d’Équateur, de Corée du Sud, d’Espagne, leur ouvrant les portes du jardin situé de l’autre côté de l’ermitage, où prennes racines les oliviers centenaires. Après la visite, beaucoup lui serrent la main et le remercient, tandis que d’autres lui demandent de prendre une photo avec lui en guise de souvenir…

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