Franchir le cap des 10 millions de touristes par an d’ici 10 ans, c’est l’objectif qu’a donné à Israël son Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Ambitieux cet objectif l’est quand on sait combien l’instabilité politique et sociale pèse sur le tourisme. Il a fait cette déclaration à la deuxième Conférence internationale de Jérusalem sur le tourisme.
(Jérusalem/c.d.) – Franchir le cap des 10 millions de touristes par an d’ici 10 ans, c’est l’objectif qu’a donné à Israël son Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Ambitieux cet objectif l’est quand on sait combien l’instabilité politique et sociale pèse sur le tourisme. Il a fait cette déclaration à la deuxième Conférence internationale de Jérusalem sur le tourisme.
L’objectif du gouvernement est clair : développer le secteur du tourisme qui ne représente que 2,3% du PNB israélien contre 6% en moyenne en Europe. Cette déclaration fait suite à l’annonce en avril dernier de la libéralisation partielle du transport aérien pour faire diminuer le prix des billets d’avion pour Israël et au récent recul du gouvernement sur l’application de la TVA aux touristes
En marge de la conférence, le ministre du tourisme, Uzi Landau, a déclaré au journal israélien Israel haYom « son intention de mettre la priorité sur les dizaines de millions de chrétiens évangéliques des États-Unis et la Chine, où la population cible est énorme. »
« Nous avons doublé le nombre de touristes ces dernières années : de 1,5 millions à 3 millions par an et nous devons doubler ce chiffre à nouveau et continuer la croissance. » a ajouté Benjamin Netanyahou lors de cette conférence ouverte mardi dernier.
Dans le journal israélien Israel haYom, le ministre du tourisme a montré le potentiel de croissance que représente le tourisme pour Israël comparé aux autres pays de l’OCDE. « En Europe, 6% du PNB est généré par le tourisme international et dans certains de ces pays, il atteint 9%. En Israël, il représente seulement 2,3%. » Faire passer la part du tourisme de 2,3% à 6% de son PNB, c’est environ 4% de croissance pour Israël.
Selon le ministre, 11 millions de touristes visitent l’Égypte chaque année, plus de 4 millions la Jordanie. Il observe par ailleurs : « En 2012, 11 millions de touristes ont visité la Grèce, un pays de seulement 11 millions d’habitants. »
Cette conférence a réuni professionnels du tourisme israéliens et étrangers mardi et mercredi dernier. Ils ont échangé sur les dernières innovations en matière de tourisme – pour promouvoir le tourisme en Israël.
Parmi les logos des sponsors de l’événement, le Ministère israélien des affaires étrangères et la municipalité de Jérusalem sont apparus un moment aux côtés de… deux compagnies aériennes turque et jordanienne, Turkish Airlines et Royal Jordan. C’était sur le site de la conférence organisée à Jérusalem que la Turquie et la Jordanie considèrent occupée.
Devant le mécontentement de nombreux usagers twitters turcs et jordaniens, Royal Jordan a expliqué dans un communiqué de presse que son logo avait été utilisé à son insu et que des excuses lui avaient été présentées par les organisateurs de la conférence. On ne sait pas si la compagnie a convaincu grand monde, mais on mesure, si besoin est, la tension qui règne.
Ainsi, miser sur les touristes chinois et évangéliques américains, plus que sur les touristes des pays arabes, c’est une stratégie. Même si c’est à contre courant des tendances de la région puisqu’un grand nombre de touristes qui visitent la Jordanie ou l’Égypte seraient originaires des pays arabes. Simplement, la première chose que réclame le touriste, n’est-ce pas, au delà de la sécurité, l’absence de tensions ?