Les résidents de Damas sont plus rassurés après que le Gouvernement Syrien ait accepté de placer son arsenal et armes chimiques sous contrôle international, a déclaré le Nonce apostolique en Syrie. Lors d'une conversation téléphonique avec terrasanta.net, L'archevêque Mario Zenari a également parlé de la prise du village chrétien de Maaloula par des groupes de rebelles djihadistes.
(Rome) – La semaine dernière, le Nonce Apostolique de Syrie a déclaré que les habitants de Damas retrouvaient l’espoir après que le gouvernement syrien ait accepté de placer son arsenal d’armes chimiques sous le contrôle international.
Le 12 septembre, s’adressant au journal Terrasanta.net depuis Damas, l’archevêque Mario Zenari a dit qu’ « il y a une meilleure atmosphère », comparée à ces derniers jours, et que « les gens peuvent de nouveau marcher dans les rues ».
Selon lui, la vigile de prières du pape François et le jeûne pour la paix en Syrie ont été très bien reçus : « Chacun a accueilli cela avec un grand enthousiasme, des chrétiens aux autorités, ainsi qu’à la communauté musulmane. L’initiative fut grandement appréciée ».
Interrogé sur la situation actuelle du pays, le Nonce a dit ne pas être informé de tous les faits. « Il est très difficile d’obtenir des nouvelles », dit-il. « Il y a des échos sur les affrontements entre l’armée régulière et d’autres, mais nous n’avons pas d’informations précises ».
Il a évoqué la prise du village historique chrétien de Maaloula, il y a dix jours, par le Front Al-nosra, un groupe rebelle djihadiste, mais n’a pas reçu de nouvelles sur sa situation actuelle.
Mercredi dernier, des terroristes ont attaqué des maisons et des églises chrétiennes, peu de temps après la prise du village, tuant et blessant de nombreux habitants, selon l’Associated Press. Des témoins ont dit avoir vu les militants saisir cinq villageois et les menacer en ces termes: « Soit vous convertissez à l’islam, soit vous serez décapités ».
Maaloula, avec une population de 3000 habitants, est l’un des derniers endroits au monde où l’araméen, langue de Jésus, est encore parlé.
L’archevêque a déclaré être en contact permanent avec prêtres, clergé et laïcs, au sujet de la situation dans le pays, et que lorsque des directives lui sont données par le Saint Siège, il traite alors avec les autorités. Mais il s’est abstenu de tout commentaire sur les derniers efforts diplomatiques visant à éviter une action militaire occidentale sur le régime syrien, disant qu’il s’agissait d’une «situation très délicate».
Le Patriarche melkite (Grec-catholique) de Damas, Grégoire III Laham, a fait part de son soulagement après que le président américain Barack Obama ait annoncé qu’il reportait le vote du Congrès sur les frappes militaires contre la Syrie, afin de donner une chance aux initiatives diplomatiques.
« La grandeur d’un leader est de rechercher la paix et faire la paix, pas faire la guerre et créer la destruction. Une superpuissance est telle seulement si elle est une puissance de paix », a déclaré le patriarche Laham à l’agence Fides. «La logique de la violence n’est jamais la logique des sages « , a-t-il dit. » Nous appelons tous les dirigeants politiques du monde à revenir à la Parole de Jésus dans l’Evangile : elle suffit à construire un monde de civilisation, de liberté, de dignité, d’amour et de miséricorde « .
Il a souligné que la Syrie est étroitement liée avec des pays voisins et que « si un arbre dans une forêt brûle, la forêt toute entière brûlera. »
Le patriarche et d’autres leaders des Églises Chrétiennes du Moyen-Orient ont invité les fidèles « à continuer à prier, comme cela a été demandé par le Pape, pour la paix en Syrie et dans le monde. »
« Nous prions pour la paix », a déclaré l’archevêque Zenair. « C’est ce que nous attendons et ce pourquoi nous prions».