L’ancien homme politique et chef de guerre israélien Ariel Sharon est décédé le 11 janvier après 8 ans de coma. Israël est plongé depuis dans une atmosphère de deuil national, tandis que les territoires palestiniens n’ont pas caché leur joie. L’occasion de faire le point sur un leader très controversé, et sur l’héritage qu’il laisse derrière lui.
(Jérusalem/MMLV) – Chef de guerre et ancien Premier Ministre israélien, Ariel Sharon a été enterré lundi 13 janvier 2014 dans sa ferme familiale au Sud d’Israël, comme il le souhaitait ; aux côtés de sa seconde épouse Lily, et de ses deux fils Gilad et Omri. L’ancien leader de droite qui était plongé dans le coma depuis le 4 janvier 2006 s’est éteint le 11 janvier 2014 à Tel-Aviv, à l’âge de 85 ans. Son décès a plongé Israël dans une atmosphère de deuil national. La population ainsi que les autorités lui ont rendu un dernier hommage durant toute la journée du 12 janvier. Ainsi plus de 15 000 israéliens ont défilé devant son cercueil exposé à l’extérieur de la Knesset, à Jérusalem. Une cérémonie officielle s’est également tenue ce lundi matin au sein du parlement israélien. Benjamin Netanyahu et Shimon Peres ont prononcé des discours en mémoire de Sharon devant les représentants diplomatiques de nombreux pays, qui ont ensuite pris part à une minute de silence.
Si Israël est très affectée par la disparition de son héros national, il n’en va pas de même partout. Le monde arabe et en particulier les territoires palestiniens qualifient Sharon de criminel de guerre, et son décès a été l’occasion de revenir sur son parcours très controversé. En rappelant la désastreuse invasion du Liban dont Sharon fut l’instigateur en 1982, lorsqu’il était ministre de la Défense ; le mouvement palestinien Fatah ainsi que l’ONG Human Right Watch ont exprimé leurs regrets quant au fait que Sharon n’ait pas pu comparaitre devant la justice internationale en tant que criminel de guerre. Le porte parole du Hamas, Abou Zouhri, est également revenu sur son rôle dans l’assassinat du chef du parti en 2004 en déclarant : « Notre peuple vit un moment historique avec la disparition de ce criminel au mains couvertes de sang des Palestiniens et de leurs dirigeants ». Sharon est également directement concerné par les récents soupçons d’empoisonnement de Yasser Arafat au polonium.
Ariel Sharon a toutefois fait preuve d’un incontestable courage politique en ordonnant le retrait des colons israéliens de la région de Gaza, en 2005. Barack Obama, Ban Ki-moon, ainsi que plusieurs chefs d’Etats européens ont invité Israël à s’inspirer de l’héritage de pragmatisme laissé par Sharon dans les négociations de paix, et pour la création d’un futur Etat palestinien.
Mais on ne saurait résumer la vie d’un homme dont l’histoire est intimement liée à celle de son pays, en une ou deux décisions. Alors que des milliers de pages et de commentaires ont été écrits depuis l’annonce de sa mort, c’est l’avenir qui dira définitivement si les décisions – et lesquelles – ont été les bonnes pour son pays et pour la région.
Ariel Sharon, le 11e Premier ministre de l’Etat d’Israël a été inhumé, après avoir reçu une ultime fois les honneurs militaires, le pays, les hommages passés, se retrouvera dans la même impasse du point de vue de la paix.