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Féminicides arabes : un crime d’honneur !

Naman Tarcha
17 janvier 2014
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Ils sont très fréquents. Tel le pacte secret d’un silence complice, personne n’en parle. On les appelle les crimes d'honneur. Un phénomène aussi vieux que les sociétés dominées par le sexisme. Des crimes tolérés, justifiés, et impunis. En tête de liste, l’Arabie Saoudite, le Yémen, l'Irak, la Jordanie et les Territoires palestiniens.


Ils sont très fréquents. Tel le pacte secret d’un silence complice, personne n’en parle. On les appelle les crimes d’honneur. Un phénomène aussi vieux que les sociétés dominées par le sexisme. Des crimes tolérés, justifiés, et impunis. En tête de liste, l’Arabie Saoudite, le Yémen, l’Irak, la Jordanie et les Territoires palestiniens.

(Milan) – Ils sont très fréquents. Tel le pacte secret d’un silence complice, personne n’en parle. On les appelle les crimes d’honneur. Un phénomène aussi vieux que les sociétés dominées par le sexisme. Des crimes tolérés, justifiés, et impunis. Dans la plupart des cas, le meurtrier s’en tire avec seulement quelques années de prison pour avoir endommagé la réputation de sa tribu et déshonoré sa famille.

Beaucoup de crimes passent inaperçus car ils souvent maquillés en suicides, en accidents ou en morts naturelles : s’agissant de crimes internes à la cellule familiale, ce silence sauve les apparences et étouffe le scandale au sein de la société. Dans la plupart des pays arabes, ces phénomènes découlent de l’absence totale de lois spécifiques et/ou de peines appropriées, d’une justification liée aux valeurs et aux traditions, mais surtout de l’interprétation erronée de la religion. Par conséquent, ces crimes sont tolérés dans la société, et la discrimination s’installe contre ceux qui s’y opposent. Des rapports internationaux ont relevé près 20 000 féminicides par an dans les sociétés arabes et les pays musulmans.

En tête de liste, les pays du Golfe (notamment l’Arabie saoudite et le Yémen), le Moyen-Orient, l’Irak, la Jordanie et les territoires palestiniens. Dans cette dernière région, les organisations non gouvernementales de lutte contre la violence faites aux femmes rapportent qu’entre 2012 et 2013, 25 cas de crimes d’honneur ont été recensés à Gaza et en Cisjordanie, la plupart sur ​​des jeunes femmes célibataires, tuées par leurs frères.

La Jordanie est considérée comme l’un des pays les plus touchés par le féminicide. Selon certains militants, il y aurait au moins 20 cas par an. Ce phénomène est de plus en plus inquiétant, touchant non seulement les familles musulmanes, mais également les familles chrétiennes : c’est aujourd’hui l’héritage de sociétés tribales, où de nombreux crimes sanglants sont classés comme des crimes d’honneur.

Une enquête de l’Université de Cambridge menée sur 856 étudiants jordaniens révèle que 33 % d’entre eux considèrent comme justifiable de tuer une fille, une soeur, ou une épouse lorsqu’il s’agit de protéger l’honneur et la réputation de la famille.

En Jordanie, comme dans tous les pays arabes, l’homicide est passible de la peine de mort, mais lorsqu’il s’agit de crimes d’honneur, le tribunal applique une pénalité mineure si les parents et les proches de la victime retirent leur plainte. Malgré toutes les pressions des organisations des droits de l’homme, le Parlement jordanien a rejeté par deux fois les propositions de réforme de l’article 340 qui applique des peines légères aux assassinats et infractions considérées comme des crimes d’honneur.

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