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L’Iran exclu de la deuxième conférence internationale sur la Syrie

Giuseppe Caffulli
23 janvier 2014
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Les discussions sur la paix en Syrie, dites Genève 2, se sont ouvertes le 22 janvier à Montreux (Suisse). Le début de la conférence, dont le résultat reste imprévisible, a été marqué par la mise au ban de l'Iran, qui refuse de s'asseoir à la table des négociations, n’acceptant pas que le président Bashar al-Assad puisse quitter la direction de la Syrie.


(Milan) – Les discussions sur la paix en Syrie, dites Genève 2, se sont ouvertes 22 janvier à Montreux (Suisse). Le début de la conférence, dont le résultat reste imprévisible, a été marqué par la mise au ban de l’Iran, d’abord invité par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon (persuadé que Téhéran aurait soutenu les «principes» de la Conférence). Cette invitation a été retirée après une prise de position publique du vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, où il affirmait que l’Iran n’acceptera pas de « conditions et de solutions préventives avec des paramètres définis». Dans le jargon politique cela signifie que l’Iran refuse de s’asseoir à la table des négociations, n’acceptant pas que le président Bashar al-Assad puisse quitter la direction de la Syrie.

Trente-deux ministres des Affaires étrangères sont attendus à Montreux ainsi que plusieurs autres personnalités qui se joindront aux délégations nationales. La Conférence se poursuivra ensuite le 24 janvier au siège de l’ONU à Genève, avec la participation de Lakhdar Brahimi, l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la crise dans les pays du Moyen-Orient, ainsi que celle des représentants des parties qui s’affrontent. Cette deuxième session sera présidée par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, et permettra un face-à-face entre les deux délégations syriennes – celle du gouvernement et celle de l’opposition – pour entamer des négociations de paix selon les règles de l’Organisation des Nations Unies. La durée des négociations sera décidée lors de la réunion du 24 janvier à Genève.

Le scandale lié à l’Iran, qui par son soutien au gouvernement d’Assad (à travers les milices du Hezbollah libanais, engagées sur le terrain contre les insurgés) fait partie des acteurs régionaux de poids dans la crise syrienne, risque de compliquer ultérieurement la situation. En effet, Téhéran a récemment déclaré : « Sans nous, il n’y aura pas de solution ». En outre, la participation iranienne à la conférence pourrait compromettre la présence de la Coalition de l’opposition syrienne en exil, qui vient à peine d’apaiser ses dissensions internes, et qui se fixe comme objectif essentiel « la transition politique en Syrie ».

Pourtant, trois ans après le début de la guerre civile, le régime de Damas est incontestablement en position de force. Sur le terrain, les forces gouvernementales semblent avoir l’avantage, en particulier grâce au poids décisif de l’aviation (qui a rasé des villes entières), et le soutien continu de la Russie et de l’Iran. Les forces de l’opposition sont divisées et se disputent de l’intérieur. Petit à petit, le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne au front anti-Assad s’est affaibli, se réduisant aujourd’hui presque à néant. La Turquie et le Qatar, d’abord très actifs dans le soutien des factions rebelles, semblent à présent beaucoup plus prudents. Dorénavant, l’Arabie Saoudite est la seule puissance régionale qui continue de subventionner les insurgés anti-Assad (Armée libre, djihadistes et al-Qaïda).

Quelles seront les décisions prises par les différentes délégations de Genève ? Quels seront les objectifs atteints ? Dans les faits et compte tenu de la situation sur le terrain, il sera difficile de soutenir les mesures nécessaires pour l’abdication de Bashar al-Assad. Il faudra travailler sur un compromis, mais il est peu probable que l’opposition l’accepte. En supposant qu’un résultat satisfaisant puisse être obtenu, il est malgré tout très peu probable – voire impossible – que celui-ci soit accepté par les factions de combattants islamistes qui ne se reconnaissent pas dans la Coalition, et qui ne semblent pas prêts à renoncer à leur «guerre sainte» au nom de l’Islam.

La présence de ces brigades islamistes sanguinaires en Syrie, déterminées à se battre pour l’instauration d’un nouveau califat au Moyen-Orient, semble aujourd’hui faire pencher de nombreux gouvernements occidentaux en faveur du maintien d’Assad au pouvoir.

Les négociations qui s’engageront le 24 janvier permettront aux différentes parties de chercher une solution pour mettre fin à une guerre qui a détruit le pays, fait plus de 130 000 victimes et expulsé près de deux millions et demi de personnes hors des frontières nationales.

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