Le parc archéologique de Jérusalem et le Centre Davidson aux abords du Mur Occidental et en contrebas de l’esplanade des mosquées pourraient être dorénavant administrés par Elad une association de colons radicaux. Colère de la Jordanie et inquiétude des « Femmes du Mur ».
(Jérusalem/MMLV)- Le parc archéologique de Jérusalem et le Centre Davidson aux abords du Mur Occidental et en contrebas de l’esplanade des mosquées pourraient être dorénavant administrés par Elad une association de colons radicaux. Colère de la Jordanie et inquiétude des « Femmes du Mur ».
La semaine dernière, le tribunal du district de Jérusalem a approuvé un compromis entre la société pour la reconstruction et le développement du quartier juif de la vieille ville de Jérusalem, et la société pour la reconstruction et le développement de la partie Est de la ville. Cet accord prévoit que ces deux filiales du gouvernement israélien cèdent le contrôle qu’elles exercent pour l’instant sur le parc archéologique et le centre Davidson, au groupe Elad- fondation de la ville de David, dès le 1er avril prochain.
Elad est une association menée par des colons, aux idées très radicales et ayant pour but de promouvoir et de renforcer l’identité juive de Jérusalem. Ce groupe a souvent été accusé de vouloir « judaïser » la ville. C’est pourquoi le récent accord lui donnant le contrôle sur les abords du mur occidental a suscité l’inquiétude de plusieurs dirigeants de groupes juifs non-orthodoxes, en négociations depuis l’an dernier avec le gouvernement pour mettre en place un lieu de prière alternatif à proximité du mur. Une convention avait même été signée, la convention Sharansky, qui prévoyait la construction d’un tel lieu de prière dans le parc archéologique. Or cet accord serait fortement menacé si Elad prenait définitivement le contrôle sur le site.
Cette nouvelle a également éveillé les craintes de l’association Women of the wall (WoW les femmes du mur en français), qui regroupe des féministes juives ayant obtenu depuis peu l’installation d’une zone de prière égalitaire au mur des lamentations. Si le groupe Elad venait à prendre prochainement le contrôle sur le site, elles redoutent la disparition de cette zone où elles peuvent lire la Torah et porter librement la Kippa. Les femmes du mur n’ont pas été rassurées lorsque Doron Spielman, vice-président d’Elad a déclaré « Lorsque l’accord sera finalisé, nous allons honorer tous les accords antérieurs qui ont été conclus avec l’Etat d’Israël, y compris celui concernant les femmes du mur ». En effet, l’accord signé par les femmes du mur avec le gouvernement au sujet de la zone de prière égalitaire n’est que provisoire. Et pourrait donc être très facilement annulé.
L’annonce du compromis entre le gouvernement israélien et l’organisation Elad, relatif à la possible prise de contrôle par cette dernière sur le site parc archéologique et le centre Davidson, arrive dans une période déjà tendue. Le débat qui s’est tenu à la Knesset sur la question « de la souveraineté israélienne sur le Mont du Temple », a engendré d’importantes protestations sur l’esplanade des Mosquées, à deux pas du mur des lamentations, la semaine passée. Et a également fortement irrité le Parlement jordanien qui a voté mercredi en faveur de l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël du royaume. La Jordanie est gardienne de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.