Les efforts du secrétaire d’Etat américain n’ont pas convaincu Mahmoud Abbas. Selon lui, « les israéliens tergiversent ». C’est pourquoi il a signé devant les caméras les documents d’adhésion à 15 instances des Nations Unies et traités internationaux, à commencer par la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils.
(Jérusalem/mab) – Mardi 1er avril, le tour que le Président palestinien a joué aux Américains n’avait rien d’une blague. À Ramallah, il a signé devant les caméras les documents d’adhésion à 15 instances des Nations Unies et traités internationaux, à commencer par la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils.
«Nous n’agissons pas contre les Etats-Unis, ni contre aucune autre partie, bien que ce soit notre droit et que nous ayons accepté d’en reporter l’utilisation pendant neuf mois», a souligné M. Abbas, assurant de sa «détermination à parvenir à un règlement par les négociations» avec Israël.
Cette décision surprise, intervient néanmoins alors que le secrétaire d’Etat John Kerry était en visite éclair dans la région et attendu à Ramallah mercredi mais tandis que l’Etat israélien, en dépit des affirmations américaines qualifiant la colonisation d’ « illégitime », annonçait la construction de 700 nouveaux logements dans Jérusalem-Est annexée.
Mahmoud Abbas a donc déclaré : « Nous saluons les efforts américains mais Israël tergiverse », qui n’a pas procédé à la libération du quatrième contingent de prisonniers par Israël, censée avoir lieu le 29 mars, qui continue dans les territoires palestiniens la politique du fait accompli.
Les efforts de M. Kerry avaient permis la reprise en juillet pour neuf mois, des négociations de paix. Un accord avait été signé dans lequel l’Autorité palestinienne suspendait jusqu’à la fin des pourparlers toute démarche d’adhésion aux quelque 63 organisations et conventions internationales auxquelles le statut d’Etat observateur obtenu le 29 novembre 2012 à l’ONU lui donne accès.
En échange, Israël devait libérer 104 prisonniers, mais subordonnait les dernières libérations à une nouvelle exigence, la libération de Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d’Israël.
A un mois de voir ce round de négociations arriver à terme et alors qu’il n’a encore abouti à rien, si ce n’est à la construction de plusieurs milliers de logements israéliens dans les Territoires et dans Jérusalem-Est annexée, Mahmoud Abbas et son équipe ont sortit ce mardi 1er avril un joker inattendu. Les nouvelles propositions d’accord consistant à libérer Pollard à la mi-avril, prolonger les négociations jusqu’en 2015 et dans la libération d’un autre groupe de prisonniers palestiniens serait relâché en plus du dernier contingent prévu, ne satisfont pas les négociateurs palestiniens.
Les responsables palestiniens ont indiqué à maintes reprises leur intérêt en particulier pour la Quatrième Convention de Genève, « en raison de son applicabilité aux Territoires palestiniens comme territoires occupés » et à la colonisation.