John Kerry s’est à nouveau rendu à Jérusalem pour rencontrer les plus grands dirigeants politiques d'Israël et de l'Autorité nationale palestinienne. Un voyage organisé au pied levé alors qu'il était à Paris, dans le but d’éviter l'échec final des négociations israélo-palestiniennes, reprises dans un climat de méfiance en juillet dernier.
(Milan / g.s.) – John Kerry s’est à nouveau rendu à Jérusalem pour rencontrer les plus grands dirigeants politiques d’Israël et de l’Autorité nationale palestinienne. Un voyage organisé au pied levé le 30 mars, alors qu’il était à Paris – où le secrétaire d’État américain rencontrait le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour discuter de la crise entre la Russie, l’Ukraine et la Crimée – reportant ainsi son retour à Washington, pour s’envoler en direction de Tel Aviv.
Cette nouvelle phase de négociations avait été engagée en juillet 2013. Les négociateurs Israéliens et Palestiniens, pressés par l’administration Obama, s’étaient alors donné neuf mois pour parvenir à un accord de paix stable et durable. L’échéance de ces neuf mois approche (fin avril) et – comme l’avaient largement prédit de nombreux observateurs – les positions des deux parties restent irréconciliables. Ces derniers mois, à plusieurs reprises, Kerry avait annoncé qu’il rendrait publique la proposition d’accord mise au point par les États Unis. Pourtant, en raison de la difficulté à concilier les intérêts contradictoires des deux parties, cela n’a pas pu se réaliser.
Les dirigeants palestiniens semblent prêts à jeter l’éponge ; en réponse, Israël, a suspendu la libération d’un groupe de prisonniers palestiniens incarcérés au début de l’année 1993. À ce jour, 78 prisonniers ont déjà été relâchés en trois phases. La libération des prisonniers – 104 en tout – doit symboliser un geste de bonne volonté de la part d’Israël, afin de faciliter les négociations. Mais aujourd’hui, le gouvernement Netanyahu refuse de libérer les 26 prisonniers restants, à moins que les dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ne s’engagent à poursuivre les tractations après l’échéance d’avril. La majorité des observateurs s’accordent à dire qu’officialiser l’échec de ces nouvelles négociations risquerait d’aggraver les tensions entre les deux peuples, et augmenterait l’isolement de l’État d’Israël sur la scène internationale.
D’après les médias israéliens, le gouvernement Netanyahu, pour convaincre la partie adverse de ne pas se retirer des négociations, aurait également proposé de libérer un contingent supplémentaire de 400 à 1 000 personnes détenues, toutes choisies par Israël.
Ces derniers jours, Kerry avait déjà rencontré le chef de l’OLP, Mahmoud Abbas, à Amman, en Jordanie, dans le but d’obtenir un retour sur sa position. Compte tenu de la délicatesse de la situation, le secrétaire d’État avait alors quitté Rome – aussi rapidement que Paris aujourd’hui – où il s’était rendu avec le président Barack Obama.