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Palestine: Un festival de littérature qui dépasse les frontières

Terresainte.net
9 juin 2014
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Le Festival de littérature de Palestine a pris place en début juin dans plusieurs villes des deux côtés du mur. Ce festival, qui incitait les spectateurs à découvrir la culture palestinienne, regroupait de nombreux artistes et écrivains provenant de plusieurs pays différents.


(Jérusalem/GR) – Le Festival de littérature de Palestine, aussi connu sous l’abréviation Palfest, s’est déroulé  début juin dans plusieurs villes des deux côtés du mur, notamment à Ramallah, Jérusalem, Bethléem, Haïfa, Naplouse et même Gaza, mais avec une organisation différente. Plusieurs auteurs et artistes avaient été invités à participer à cette célébration. Des partisans enthousiastes avaient traversé le pays et même le monde pour y être présents comme Michael Ondaatje, auteur canadien d’origine sri-lankaise de grande renommée, ou encore Sapphire, écrivaine afro-américaine et auteure du roman bestseller Push. Des auteurs locaux se sont aussi présentés tels que Najwan Darwish, poète natif de Jérusalem, et Nathalie Handal, de Bethléem. Le festival s’articulait autour de nombreuses activités littéraires et culturelles tels que des ateliers d’écriture, des prestations poétiques, des conférences et des spectacles de musique. Tous ces événements avaient un but commun : célébrer et montrer l’art palestinien, malgré les maintes difficultés que subit ce peuple telles que la fragmentation et l’humiliation.

Sur le site officiel du Festival de littérature de Palestine, se trouve une citation d’Edward Saïd : « La puissance de la culture est plus forte que la culture de la puissance ». En créant cet événement culturel en 2008, les fondateurs de Palfest souhaitent soutenir et faire vivre la vie culturelle palestinienne qui, selon eux, est contrainte par l’occupation. Ils expliquent qu’ils souffrent d’un siège culturel, rendu plus dangereux encore par la fragmentation du peuple palestinien, réparti et réfugié dans de nombreux endroits du Moyen-Orient. Le Palfest souhaite donc faire triompher l’art sur l’occupation. Mais ce festival était aussi une opportunité de renforcer cette culture, la rendre publique et la faire connaître du monde entier. L’événement était d’ailleurs accessible à tous, même aux étrangers. Afin de se faire comprendre du public non arabophone, des écouteurs étaient disponibles pour suivre toutes les prestations en anglais grâce à une traduction simultanée. En invitant des auteurs multiculturels et en créant un événement ouvert à tous, le Palfest tisse des liens entre la Palestine et le reste du monde. Lors d’une conférence à Bethléem sur l’écriture des femmes et les nouveaux médias, le vice-président exécutif de l’Université de Bethléem a fait part de son bonheur de voir une foule aussi diverse. Il a expliqué qu’ « à travers la diversité et la reconnaissance, la seule présence de spectateurs et artistes étrangers à cet événement sort la Palestine de son isolement culturel et de sa mentalité d’assiégés. »

Le festival n’a pourtant pas eu lieu sans certaines difficultés. Les spectateurs et surtout les artistes ont souffert des vents froids qui glaçaient les scènes extérieures. Plusieurs artistes ont aussi fait attendre la foule à cause de retards imprévus aux points de contrôle. Même le bruit de coups de fusils a interrompu les poètes lors d’une lecture publique, un soir de festival. Une responsable a du rassurer les spectateurs en expliquant que ces coups soulignaient la libération d’un prisonnier palestinien, information qui a été reçue avec des applaudissements. Malgré quelques problèmes, le Festival de littérature de Palestine fut tout de même un succès et a donné le goût de la littérature et de la culture palestinienne à de nombreux curieux.

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