Alors que l’on fait état du nombre de victimes et des dégâts matériels, les grandes Ong de solidarité internationale commencent à faire entendre leur voix tout comme la population palestinienne, victime silencieuse et impuissante d’un conflit que l’on ne présente que sous l’angle du politique.
(Jérusalem/MMLV)- Alors que l’on fait état du nombre de victimes et des dégâts matériels, les grandes Ong de solidarité internationale commencent à faire entendre leur voix tout comme la population palestinienne, victime silencieuse et impuissante d’un conflit que l’on ne présente que sous l’angle du politique.
À Gaza, le blocus en vigueur depuis 2007 s’est intensifié ces dix-huit derniers mois privant la population civile de nombreux biens de première nécessité et rendant les conditions de vie précaires (nombreuses coupures d’électricité et récurrentes pénuries de carburant, de médicaments et d’eau potable). Mais depuis trois jours et le début de l’opération israélienne « Haie de protection », la situation des Gazaouis est devenue véritablement critique. Le quotidien israélien Haaretz recense en ce jeudi 10 juillet déjà plus de 70 morts et près de 500 blessés. Des chiffres qui ont poussé la communauté humanitaire et internationale à réagir dans le but de dénoncer une « situation humanitaire désespérée », pour reprendre les termes d’un acteur humanitaire de l’organisation Oxfam, présent sur place. « Seuls les cessez-le-feu et la paix doivent faire l’objet de pourparlers » a déclaré Jeremy Hobbs, le directeur de l’organisation plus préoccupée par la vie des populations que par l’accusation d’une des deux forces politiques en présence. Le directeur d’Amnesty internationale, Philip Luther a de son côté souligné que toutes les parties du conflit avaient une obligation absolue envers la loi internationale à savoir protéger la vie des civils pris dans les hostilités intenses, semblables à celles en cours à Gaza. Ce jeudi 10 juillet, l’Égypte a ouvert le point de passage de Rafah qui est l’unique accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël. Les hôpitaux dans le nord du Sinaï se disent prêts à accueillir les blessés. Le Croissant rouge des Émirats Arabes Unis a quant à lui annoncé qu’il superviserait l’aide de 25 millions de dollars octroyée par les Émirats. L’installation et l’équipement d’un hôpital dans la bande de Gaza étant dans les priorités.
Car c’est bien la population civile qui s’avère être la première victime des affrontements actuels. Afin de sensibiliser les internautes à la dure réalité que traverse les gazaouis et réaffirmer leur soutien à ces derniers, des activistes palestiniens ont lancé le 24 juin une campagne Hashtag (marqueur sur les réseaux sociaux). Trois mots en arabe accolés les uns aux autres et signifiant littéralement « Gaza a le droit de vivre » ont été relayés sur la toile. Le marqueur a suscité de nombreuses réactions à tel point qu’il est, ces derniers jours, en passe de devenir le plus utilisé sur le célèbre réseau social Twitter. Une autre campagne de sensibilisation rencontrant un franc succès sur la toile est celle initiée par la chaîne de télévision Al-Jazeera sur son site Internet. Intitulée « A life Under siege » (une vie sous occupation), elle présente un web documentaire intéractif sur lequel sont passés en revue tous les aspects du quotidien. L’internaute, en immersion virtuelle à Gaza mesure l’ampleur de la crise humanitaire.
Mercredi 9 juillet, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a exhorté par téléphone le Premier Ministre israélien, à « exercer le maximum de retenue et à respecter les obligations internationales de protéger les civils ». Un message que les autorités israéliennes ne semblent pas avoir entendu puisque le porte-parole de l’armée israélienne a déjà averti que « l’opération allait s’étendre dans les prochains jours ». Plusieurs membres du gouvernement israélien sont en effet partisans d’une offensive terrestre sur Gaza. En prévision d’une telle éventualité 40 000 soldats réservistes ont été rappelés. Ce jour, jeudi 10 juillet,Ban-Ki Moon a rassemblé le Conseil de Sécurité de l’ONU, à l’invitation des Palestiniens et des pays arabes. Selon le Huffington Post ces consultations entre les 15 pays membres du Conseil se tiendront à huis clos.