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Les chrétiens palestiniens se mobilisent pour la reconnaissance de leur Etat

Terresainte.net
13 octobre 2014
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Plus d’une centaine de responsables religieux, politiques ou diplomatiques ont publié une tribune demandant la cessation de l’occupation de la Palestine, et l’établissement d’un Etat dans les frontières de 1967. Ils réclament Jérusalem-Est pour capitale et la cessation de la colonisation en Cisjordanie.


(Jérusalem/n.k.) Vendredi 10 octobre, trois responsables des Eglises chrétiennes (Mgr Michel Sabbah, Patriarche latin émérite de Jérusalem, Mgr Hanna Atallah, archevêque au patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem et Mgr Mounib Younan, de l’Eglise luthérienne en Palestine) ont fait la Une des journaux. Ils sont en effet les figures emblématiques et cosignataires avec une centaine d’autres leaders arabes chrétiens d’un communiqué appelant à reconnaître un Etat palestinien.

« De Jérusalem, notre capitale occupée, nous envoyons un message urgent au monde entier et en particulier à l’Europe: Nous aspirons à la justice et à la paix. Reconnaitre la Palestine et définir les frontières d’Israël est une première étape vers cet objectif » explique le communiqué.

Ce cri d’alarme intervient quelques mois après la guerre meurtrière de cet été (qui a fait 2147 morts palestiniens, dont 81% de civils, et 70 morts israéliens dont 6 civils), alors que Gaza est encore en reconstruction. L’échec des pourparlers entre Israël et la Palestine sous l’égide des Etats-Unis (interrompus en avril dernier) amène les chrétiens (en majorité arabes palestiniens, présents en Terre Sainte avant 1948) à se tourner vers l’Europe : « Il est temps pour l’Europe de comprendre que la seule façon de vaincre l’extrémisme et le terrorisme dans notre région est d’apporter la justice pour tous, en commençant par la fin de l’injustice historique infligée contre le peuple palestinien, une plaie ouverte qui continue à saigner ». « La communauté internationale, et en particulier l’Europe, ont une responsabilité historique envers les droits du peuple palestinien. L’Europe a longtemps défendu les valeurs de paix et les droits humains. Maintenant, l’Europe peut traduire ces principes en aidant la Palestine. » Différents pays européens ont déjà reconnu un Etat palestinien, comme la Hongrie, la République tchèque, Chypre, la Pologne ou la Roumanie.

Le texte rappelle que du point de vue palestinien, la création de l’État hébreux  en 1948 a provoqué leur exil, et depuis 1967 l’occupation : « Nous avons enduré la dépossession et l’exil forcé depuis 1948, lorsque la majorité des chrétiens de Palestine ont été expulsés de force de leurs maisons. Nous avons persévéré à travers 66 années d’exil et 47 années d’occupation, nous en tenant au message de paix de Notre Seigneur. Nous sommes fatigués des appels aux reprises des négociations alors que nous ne pouvons pas atteindre nos églises à cause d’une puissance étrangère, et nos fidèles continuent d’être humiliés par une occupation indésirable. »

Ce communiqué, qui a réussi à réunir un grand nombre de personnalités diverses, propose de créer l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est (annexée par Israël en 1967). Ce qui doit s’accompagner selon eux d’un arrêt de la colonisation en Cisjordanie (accusée de « détruire les perspectives de paix »).

Si l’espoir est faible quant aux changements possibles, cette intervention aura au moins eu le mérite de montrer l’engagement et de faire entendre la voix des chrétiens palestiniens, au-delà des confessions,  et de montrer que nombre d’entre eux sont acteurs de la société civile.

La reconnaissance de l’Etat palestinien est selon eux question de justice mais semence de paix :  « Mettre fin à l’occupation israélienne est la seule façon pour les Palestiniens, les chrétiens et les musulmans, pour jouir d’une vie de prospérité et de progrès. C’est aussi le moyen le plus sûr de garantir la présence chrétienne en continu sur notre Terre Sainte, et d’accorder à Israël la sécurité qu’il continue d’exiger. Sans justice il n’y aura pas de paix ni de sécurité ».

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