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Catastrophe écologique dans le Sud d’Israël

Terresainte.net
15 décembre 2014
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L’Etat d’Israël fait face depuis quelques jours à une importante catastrophe écologique. Dans le Sud du pays, un pipeline a explosé, répandant près de 5 millions de litres de pétrole. Pour ne rien arranger, le pipeline avait été installé dans les années 70 dans le cadre d’un partenariat économique avec l’Iran, qui réclame désormais le remboursement des bénéfices.


(Jérusalem/n.k.) – « Israël fait face à l’une des plus graves catastrophes écologiques de son histoire ». C’est en ces termes que le ministre de l’Environnement Guy Samet a qualifié l’accident survenu le 3 décembre dernier dans le Sud du pays.

A 21km au nord d’Eilat, un pipeline de la Eilat Ashkelon Pipeline Company a explosé, répandant sur plusieurs dizaines de kilomètres près de 5 millions de litres de pétrole.
L’origine de ce drame est pour l’instant inconnue. Certains ont affirmé qu’une voiture serait rentrée dans le pipeline, quand d’autres soutiennent que l’explosion aurait été causée par des travailleurs modifiant le tracé du pipeline en vue de la construction du nouvel aéroport près d’Eilat.

L’impact écologique est majeur. Le pétrole risque en effet d’étouffer la flore déjà rare dans ce désert. Mais surtout, ce sont les nappes phréatiques qui préoccupent les autorités. Israël traverse sa saison des pluies. Or si la région sud venait à être exposée à ces pluies, le pétrole pourrait pénétrer le sol et contaminer les nappes phréatiques. La pluie risquerait d’autre part d’acheminer le pétrole plus au Sud, en direction de la mer rouge.

Le pipeline est situé dans la réserve naturelle d’Evrona. Beaucoup craignent une mise en danger des espèces protégées vivant sur ce territoire. Les militants écologistes s’inquiètent également pour les palmiers doum, une race provenant d’Egypte et particulièrement rare.

Du fait de la localisation du pipeline (situé dans le désert), les populations civiles ont moins à craindre. 80 individus jordaniens ont cependant été admis en consultation pour des difficultés respiratoires.

Face à ce drame, la compagnie pétrolière n’a fait que « regretter les dégâts » en assurant qu’elle fera « tout le nécessaire pour rétablir la situation ».

Un communiqué laconique, qui cache une réalité moins connue. Le pipeline est en effet une des infrastructures stratégiques majeures du pays.

Il est donc plus compréhensible qu’un certain silence entoure la catastrophe écologique. Le même silence est de rigueur au sein de la compagnie qui se fait discrète sur ses activités. A titre d’exemple, la Eilat Ashkelon Pipeline Company ne subit jamais de contrôle sur son budget ou ses activités. Ses salariés sont d’autre part recrutés après une enquête des services de sécurité.

Ces règles de précaution s’expliquent par le caractère stratégique des infrastructures, mais également par l’histoire de la compagnie.

La compagnie pétrolière en charge du pipeline endommagé a été créée en 1968, fruit d’une collaboration entre Israël et l’Iran, du temps où les deux nations coexistaient pacifiquement (avant la révolution de 1979) et nouaient d’importants contrats économiques. Israël et l’Iran se partageaient ainsi les revenus engendrés par la vente du pétrole.

Mais depuis 1979 et la fin des relations diplomatiques entre Israël et l’Iran, l’Etat hébreu a refusé de payer les 50% de recettes dues à l’Etat islamique pour le pétrole. C’est ainsi que le régime des Ayatollah a engagé des procédures de poursuites internationales, pressant Israël de rembourser la somme jamais versée.

Après 20 ans de procès, l’arbitrage suisse a rendu un premier verdict, intimant à l’Etat hébreu de faire parvenir 100 millions de dollars à l’Iran.

Malgré la longueur du procès et les sommes déjà dépensées en frais de défense, il est peu probable qu’Israël en reste là et rembourse la dette. Israël et l’Iran sont en effet en « guerre froide » depuis les années 80. Le climat ne cesse de se déteriorer depuis quelques années, l’Iran cherchant à acquérir l’arme nucléaire.

Il ne suffira donc pas à Israël de stopper au plus vite la propagation du pétrole, il lui faudra également trouver un moyen de sortir par le haut de cette impasse diplomatique gênante.

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