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La Palestine demande à l’ONU la fin de l’occupation israélienne

Terresainte.net
15 décembre 2014
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Profitant du climat diplomatique qui lui est favorable, la Palestine va présenter mercredi au conseil de sécurité de l’ONU une résolution demandant la fin de l’occupation israélienne sous deux ans, en vue de reconnaître l’Etat de Palestine. Le vote risque de se heurter au veto américain.


(Jérusalem/n.k.) – La Palestine change de mode opératoire diplomatique. Alors que depuis 1967, les négociations se sont faites de manières bilatérales entre Israël et la Palestine sous égide américaine, l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) semble changer de technique. Passant des annonces aux actes, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne, s’apprête à déposer une motion au Conseil de Sécurité des Nations Unies sans passer par l’intermédiaire américain.

Le texte déposé par la Palestine sera débattu le mercredi 17 décembre. Celui-ci, annoncé au cours du sommet extraordinaire de la Ligue arabe (qui s’est tenu le 27 novembre), est déposé par la Jordanie, puisque la Palestine ne fait pas encore pleinement partie de l’ONU.

« La direction palestinienne a décidé d’aller devant le Conseil de sécurité mercredi pour qu’il vote le projet (demandant) la fin de l’occupation » a déclaré dimanche à l’AFP un des dirigeants de l’OLP, Wassel Abou Youssef.

L’occupation israélienne est en effet un des facteurs empêchant la viabilité d’un Etat palestinien. Illégale et condamnée au regard du droit international, cette occupation prend la forme d’une colonisation qui « grignote » le territoire cisjordanien.

A l’heure actuelle, on dénombre près de 500 000 colons, installés dans les territoires palestiniens, que ce soit en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est (annexée par Israël au lendemain de la guerre des Six jours en 1967).

Si la résolution palestinienne était adoptée, il faudrait que les nombreux colons évacuent les territoires occupés, entreprise particulièrement délicate. L’évacuation, en 2005, de la bande de Gaza par Israël avait suscité beaucoup d’oppositions. Un chiffre qui n’avait pourtant rien à voir avec la situation actuelle du reste de la Palestine : ils n’étaient « que » 7000.

Si l’action palestinienne mérite d’être remarquée, elle a pourtant peu de chances d’aboutir. Un veto risque en effet d’être déposé par les américains, réticent à toute initiative « unilatérale » qui ne viendrait pas d’eux-mêmes. Un responsable diplomatique américain a d’ailleurs confirmé la probable position des Etats-Unis : « Ce n’est pas la façon dont il nous faut appréhender une négociation très compliquée, en imposant une échéance de deux ans ».

Le Premier ministre israélien n’a pas tardé à réagir au projet, avant de s’envoler lundi 15 décembre en Italie (où il devrait rencontrer John Kerry, le secrétaire d’Etat américain). « Nous n’accepterons pas les tentatives visant à nous imposer des mesures unilatérales dans un délai déterminé, alors que l’islamisme radical se propage dans le monde entier. Nous résisterons fermement à toute forme de Diktat ».

Alors que la vie politique israélienne est en période de sérieuses tensions (voir notre article Israël : vers la dissolution de la Knesset), Benyamin Netanyahu ne perd rien de son verbe habituel : « Nous sommes confrontés à la possibilité d’une attaque diplomatique, autrement dit d’une tentative de nous imposer par des décisions de l’ONU un retrait aux lignes (frontières) de 1967 dans un délai de deux ans », a-t-il affirmé. « Un tel retour amènerait les islamistes extrémistes dans les banlieues de Tel-Aviv et au cœur de Jérusalem »

Le Premier ministre reste ferme : « Nous le permettrons pas. Nous le rejetterons fermement et de façon responsable. »

Malgré la forte probabilité d’un vote négatif mercredi, Israël sait que l’opinion internationale ne joue pas en sa faveur.

Depuis la guerre de Gaza de l’été 2014 (qui a fait 2147 morts palestiniens, dont plus de 80% de civils, contre 72 morts israéliens), un vaste de mouvement de rapprochement avec la Palestine s’est engagé au niveau international.

De façon significative, la diplomatie européenne s’est démarquée, en reconnaissant officiellement l’Etat palestinien (Suède) ou en votant des motions parlementaires en vue d’une telle reconnaissance (Irlande, Grande-Bretagne, Espagne, France, Belgique).

Enfin, l’Autorité Palestinienne a franchi un cap diplomatique en accédant au rang de membre de la Cour Pénale Internationale, avec le statut d’Etat observateur (voir notre article La Palestine membre observateur de la Cour Pénale Internationale).

Quelque soit le résultat du vote mercredi, l’initiative marque une nouvelle avancée pour la Palestine, qui engrange les soutiens au niveau international.

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