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Le Pape console et encourage les chrétiens du Moyen-Orient avec une lettre de Noël

Terrasanta.net
23 décembre 2014
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Pour Noël, le pape a adressé des paroles de consolation et de proximité aux chrétiens au Moyen-Orient. Le 21 décembre, Bergoglio leur a spécialement écrit une lettre « sachant qu’aux notes des chants de Noël se mêleront larmes et soupirs ».


(g.s.) – Pour Noël, le pape a adressé des paroles de consolation et de proximité aux chrétiens au Moyen-Orient. Le 21 décembre, Bergoglio leur a spécialement écrit une lettre écrite « sachant qu’aux notes des chants de Noël se mêleront larmes et soupirs ».

Sans le nommer explicitement, le Pape a fait référence à l’État islamique et sa propagation sanguinaire en Syrie et en Irak: « L’affliction et la tribulation n’ont malheureusement pas manqué dans un passé même récent du Moyen-Orient. Elles se sont aggravées ces derniers mois à cause des conflits qui tourmentent la région, mais surtout du fait d’une plus récente et préoccupante organisation terroriste, de dimensions autrefois inimaginables, qui commet toutes sortes d’abus et de pratiques indignes de l’homme, en frappant de manière particulière certains d’entre vous qui ont été chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques ».

La souffrance des chrétiens et d’autres groupes religieux et ethniques qui souffrent de la persécution et des conséquences de ces conflits, « crie vers Dieu et fait appel à l’engagement de tous, à travers la prière et toutes sortes d’initiatives » a déclaré le Souverain Pontife.

Il est essentiel, poursuit encore François, que les chrétiens demeurent fermement accrochés au Christ comme les sarments à la vigne: « Je prie pour que vous puissiez vivre la communion fraternelle à l’exemple de la première communauté de Jérusalem. L’unité voulue par notre Seigneur est plus que jamais nécessaire en ces moments difficiles ; c’est un don de Dieu qui interpelle notre liberté et attend notre réponse. Que la Parole de Dieu, les Sacrements, la prière et la fraternité nourrissent et renouvellent continuellement vos communautés ».

La dureté du temps présent ne doit pas nous abattre, mais être acceptée comme « un appel fort à la sainteté de vie, comme l’attestent saints et martyrs de toute appartenance ecclésiale ».

Le Pontife Argentin poursuit : «Je me souviens avec affection et vénération des Pasteurs et des fidèles auxquels, ces derniers temps, a été demandé le sacrifice de la vie, souvent pour le seul fait d’être chrétiens. Je pense aussi aux personnes séquestrées, parmi elles des Évêques orthodoxes et des prêtres de divers rites. Puissent-ils retourner bientôt sains et saufs dans leurs maisons et dans leurs communautés. Je demande à Dieu que tant de souffrance unie à la croix du Seigneur donne de bons fruits pour l’Église et pour les peuples du Moyen-Orient ».

Le Pape a félicité la coopération, qui, au milieu des difficultés,  surgit entre les chrétiens et le clergé de différentes confessions (« Les souffrances endurées par les chrétiens apportent une contribution inestimable à la cause de l’unité. C’est l’œcuménisme du sang, qui demande un abandon confiant à l’action de l’Esprit Saint »).

Après avoir redit combien la présence des chrétiens au Moyen-Orient est précieuse, Bergoglio a exhorté la coopération avec les croyants des autres religions, notamment juifs et musulmans: «Le dialogue interreligieux est d’autant plus nécessaire que la situation est plus difficile. Il n’y a pas d’autre voie. Le dialogue fondé sur une attitude d’ouverture, dans la vérité et dans l’amour, est aussi le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux, qui est une menace pour les croyants de toutes les religions. Le dialogue est en même temps un service à la justice et une condition nécessaire pour la paix tant désirée ».

Les chrétiens ont un rôle à jouer. Le Pape écrit: « Vous pouvez aider vos concitoyens musulmans à présenter avec discernement une image plus authentique de l’Islam, comme le veulent beaucoup d’entre eux, lesquels répètent que l’Islam est une religion de paix qui peut s’accommoder du respect des droits humains et favoriser la cohabitation entre tous. Ce sera un bien pour eux et pour la société tout entière. La situation dramatique que vivent nos frères chrétiens en Irak, mais aussi les yazidis et les membres d’autres communautés religieuses et ethniques, exige une prise de position claire et courageuse de la part de tous les responsables religieux, pour condamner de façon unanime et sans aucune ambigüité ces crimes et dénoncer la pratique d’invoquer la religion pour les justifier ».

L’évêque de Rome a exprimé sa satisfaction et sa gratitude aux patriarches, évêques, prêtres et religieux avant d’encourager les jeunes, les personnes âgées, les acteurs de la santé et de l’éducation.

Le Pape a répété: «Bien-aimés, même si vous êtes peu numériquement, vous êtes protagonistes de la vie de l’Église et des pays dans lesquels vous vivez. Toute l’Église vous est proche et vous soutient, avec grande affection et estime pour vos communautés et votre mission. Nous continuerons à vous aider par la prière et avec les autres moyens disponibles ».

S’adressant à la communauté internationale qui appelle à « en promouvant la paix à travers la négociation et le travail diplomatique, en cherchant à contenir et arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts. Je réitère la plus ferme condamnation des trafics d’armes. Nous avons plutôt besoin de projets et d’initiatives de paix, pour promouvoir une solution globale aux problèmes de la région. Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra-t-il encore souffrir à cause du manque de paix ? Nous ne pouvons pas nous résigner aux conflits comme si un changement n’était pas possible ! Dans le sillage de mon pèlerinage en Terre Sainte et de la rencontre de prière qui s’en est suivie, au Vatican, avec les Présidents israélien et palestinien, je vous invite à continuer de prier pour la paix au Moyen-Orient. Que celui qui a été contraint à laisser ses propres terres, puisse y retourner et y vivre dans la dignité et dans la sécurité. Puisse l’assistance humanitaire s’accroître, en mettant toujours au centre le bien de la personne et de chaque pays dans le respect de sa propre identité, sans faire passer avant d’autres intérêts. Que l’Église tout entière et la communauté internationale deviennent toujours plus conscientes de l’importance de votre présence dans la région ».

 La lettre se conclut ainsi : «Votre témoignage me fait beaucoup de bien. Merci ! Chaque jour, je prie pour vous et à vos intentions. Je vous remercie parce que je sais que, dans vos souffrances, vous priez pour moi et pour mon service de l’Église. J’espère beaucoup avoir la grâce de venir personnellement vous visiter et vous réconforter ».

La lettre du Pape en intégralité sur le site du Vatican.

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