Les pourparlers de paix entre les Chypriotes-grecs et les Chypriotes-turcs vont reprendre le 15 mai, sous l’égide de l’ONU. Cette annonce a été faite en début de semaine par les dirigeants respectifs des deux parties antagonistes, Nikos Anastasiades et Mustafa Akinci.
(Jérusalem/h.m.) – Les pourparlers de paix entre les Chypriotes-grecs et les Chypriotes-turcs vont reprendre le 15 mai, sous l’égide de l’ONU. Cette annonce a été faite en début de semaine par les dirigeants respectifs des deux parties antagonistes, Nikos Anastasiades et Mustafa Akinci.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a rendu visite à son homologue turc Mevlüt Cavusoglu. « Nous bénéficions d’une opportunité sur Chypre, il y a une ouverture, comme disent les Américains » a-t-il déclaré. « Un règlement de la question chypriote faciliterait la résolution de nombreux autres problèmes de la région » a-t-il encore ajouté lors d’une conférence de presse commune à Ankara, au cours de laquelle MevlütCavusoglu s’est dit « optimiste ».
L’île méditerranéenne est divisée en deux par une « ligne verte » depuis 1974. Au sud la République de Chypre, peuplée majoritairement de chrétiens orthodoxes de langue grecque, est entrée dans l’Union Européenne en 2004. Au nord, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) n’est reconnue que par la Turquie, qui contribue à un tiers de son budget et finance la majorité de ses infrastructures. Une zone tampon sépare les deux suite à la tentative de coup d’Etat inspiré par la junte militaire grecque en 1974. La Turquie avait alors envahi la partie nord de l’île pour soutenir la communauté chypriote-turque. Si la situation était complètement figée pendant trente ans, de légers progrès ont été réalisés depuis 2003 avec l’arrivée d’un gouvernement pro-européen au Nord, et l’entrée dans l’UE en 2004.
Les négociations étaient suspendues depuis octobre 2014 à l’initiative des Chypriotes grecs pour protester contre les actions de la Turquie. Ankara souhaitait s’ingérer dans l’exploitation des gisements de gaz naturel dépendants de la zone économique exclusive de Chypre et y avait envoyé un navire d’exploration. Les importantes réserves de gaz situées au sud de l’île ont été découvertes au début des années 2000, et compliquent les tentatives de réconciliation et de dialogue entre les deux parties.
L’élection de Mustafa Akinci à la présidence de la République turque de Chypre du Nord fin avril a permis de relancer le dialogue. Ancien maire de la partie turque de la capitale Nicosie, cet homme de centre-gauche avait mis la réunification avec les Chypriotes-grecs au cœur de sa campagne. Sa victoire à 60% des voix contre le conservateur sortant Dervi Erolu est porteuse d’espoir pour la population.