Demain, dimanche 17 mai, seront canonisées à Rome deux religieuses Palestiniennes - Mère Marie Alphonsine (1843-1927) et Sœur Marie de Jésus Crucifié (1846-1878). Cette canonisation a inspiré au Patriarche latin de Jérusalem, Mgr. Fouad Twal, une belle lettre pastorale intitulée « Sur le parcours de la sainteté ».
(Gs) – La canonisation imminente des deux religieuses Palestiniennes – Mère Marie Alphonsine (1843-1927) et Sœur Marie de Jésus Crucifié (1846-1878) – elles seront proclamées saintes par le pape François demain, dimanche 17 mai en la Place Saint-Pierre – a inspiré au Patriarche latin de Jérusalem, Mgr. Fouad Twal, une belle lettre pastorale intitulée « Sur le parcours de la sainteté ».
Le patriarche commence par souligner que l’événement s’inscrit dans l’année dédiée à la vie consacrée, année lancée par le pape le 30 novembre 2014 et qui se clôturera le 2 février 2016. Il poursuit: «La nouvelle de la canonisation de ces deux Religieuses est tombée comme une céleste rosée sur notre terre minée par la soif d’amour et de justice et décimée par la violence. Nous avons longtemps attendu l’annonce de cette double canonisation, qui vient nous redonner confiance et espérance dans le Christ. Le Seigneur veut réconforter nos pays déchirés par les conflits et les guerres, et nos populations souffrant d’injustices continuelles ».
L’appel à appuyer l’action de Dieu qui, en nous, veut nous faire devenir Saints s’adresse à tous et à chaque vie dit encpre Mgr Twal : « Les tribulations que nous traversons nous encouragent à devenir des saints, à l’exemple de nos deux Religieuses. L’entreprise n’est pas impossible ».
Après s’être brièvement arrêté sur les deux miracles qui ont permis de mener à bien ce long processus de canonisation, le patriarche a réaffirmé que les catholiques ne vénèrent « que le Seigneur mais nous vénérons les Saints parce qu’ils ont été les dépositaires de ses dons et charismes, estimés dignes d’entrer dans la vie éternelle. Ils règnent avec Dieu dans la patrie céleste en tant qu’élus bien-aimés. A travers les Saints, nous glorifions Dieu, source de toute grâce et de tout don. Les Saints, humains comme nous, ont été exposés aux tentations et à la chute. Mais « ils ont mené le bon combat, accompli leur course et gardé la foi (2 Tim 4,7). Ils ne sont pas nés saints, mais « ils ont pris le Royaume de force ». Après le Christ, ils sont nos modèles de vie. Il ne suffit pas d’admirer leurs vertus et leurs œuvres. Il faut les imiter et nous laisser guider et éclairer par leur sagesse. Les Saints nous apprennent que la sainteté ne consiste pas à faire des miracles mais plutôt à chercher la volonté de Dieu en tout : « L’aimer de tout notre cœur… et aimer notre prochain » comme nous-mêmes, pour l’amour de Dieu ».
La sainteté est une route ouverte à chaque disciple de Jésus, avertit encore Mgr Twal: «Tous, indépendamment de la forme que peut prendre notre vocation, nous sommes appelés à la véritable conversion du cœur. Il n’y a pas de monopoles dans le domaine de la sainteté. Etre saint c’est simplement être fidèle à sa vocation chrétienne. La fidélité du prêtre, de la Religieuse, et du laïc a son origine dans la fidélité du Christ. Si vous êtes prêtre, religieuse, père ou mère de famille, étudiant, travailleur, ouvrier, employé…votre sainteté consiste à vivre, fidèlement votre foi, selon votre mode de vie».
Sainteté et tristesse ne vont pas de pair: « la Sainteté – a dit le prélat – ne signifie ni tristesse ni mélancolie, mais joie ! Elle n’est pas davantage un appel à mépriser la vie présente et ses joies, mais un appel à la vie véritable et à la joie authentique. Dans la vie des Saints se trouvent beaucoup de témoignages étonnants sur une joie rayonnante et indicible. Les Saints sont très nombreux. Nous ne connaissons que ceux qui sont mentionnés dans les calendriers liturgiques et les martyrologes. Ils sont loin de les citer tous. D’autres encore ne sont connus que de Dieu seul […]
Nos Saintes ont aimé le Christ par-dessus tout et tous, le préférant à elles-mêmes, à leurs familles, à leurs amis, à l’argent et à la progéniture, et cela en dépit des difficultés et des tribulations. Elles ont aimé l’Evangile plus que tout autre livre. Il était la source de leur vie spirituelle et l’inspirateur de leur vie communautaire. Les Béatitudes étaient la loi de leur comportement, leur lumière pendant cette «nuit obscure» sur ce chemin qui mène au Royaume. Les Béatitudes, elles les ont vécues, en esprit et en vérité ».
Avant de conclure sa lettre, le patriarche espère que les deux nouvelles saintes demanderont au Seigneur pour son peuple chrétien « des laïcs engagés, inspirés par une foi vivante, des prêtres pieux qui soient des apôtres intrépides, ne vivant que pour annoncer le royaume » et des «Religieuses dévouées, pleines d’abnégation, ne vivant que du nécessaire ».
Enfin, le patriarche a rendu grâce pour la présence en Terre Sainte de la congrégation des Sœurs du Rosaire, l’Ordre des Carmes et des Carmélites, les membres des instituts religieux dans lesquels Sainte Marie Alphonsine et Sainte Marie de Jésus Crucifié ont passé une grande partie de leur vie, jusqu’au dernier souffle.
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