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Tourisme : Israël perd aussi du terrain

Terrasanta.net
10 juin 2015
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S'il n'y avait pas les Juifs de la diaspora, qui ne cessent de se rendre en Israël, et les groupes de pèlerins chrétiens - bien moins nombreux qu'aux âges d'or - ce serait la crise noire. Ce sont les statistiques officielles et les évaluations des experts qui le confirment. En Israel comme en Jordanie voisine, le tourisme fait les frais des crises belliqueuses du Moyen-Orient mais pas seulement.


(Gs) – S’il n’y avait pas les Juifs de la diaspora, qui ne cessent de se rendre en Israël, et les groupes de pèlerins chrétiens – bien moins nombreux qu’aux âges d’or – ce serait la crise noire. Ce sont les statistiques officielles et les évaluations des experts qui le rapportent.

En analysant les données du premier trimestre de l’année 2015, l’Association des hôteliers israéliens relève une baisse de 28% des nuitées à des fins touristiques. A l’exception de Tel-Aviv – qui est un cas particulier – cette baisse affecte toutes les destinations principales comme le rapporte Ynet: dans les hôtels à Eilat la baisse atteint les 51%, sur la rive occidentale de la Mer Morte on parle de 44% et à Nazareth et à Tibériade respectivement 32 et 31%. Ce n’est pas mieux à Jérusalem.

Le Bureau central de la statistique est quant à lui plus prudent, en comparant les données de ces quatre premiers mois de 2015 avec ceux du premier trimestre 2014, il note une baisse de 16%. L’optimisme semblait pourtant régner en début d’année dernière: les affaires se portaient au mieux et laissaient entrevoir la possibilité de dépasser le chiffre d’affaires réalisé en 2013. Mais la guerre à Gaza, en juillet et août, a écrasé toute ambition.

Les porte-paroles du secteur évaluent à un milliard de shekels (plus de 232 millions d’euros) les pertes encourues en raison des annulation ou non-réservations entrainées par le climat de guerre de l’été 2014. Bien sûr, d’autres facteurs découragent également la reprise du secteur : des prix non compétitifs, le shekel – parmi les devises les plus chères – ou encore la crise de l’économie russe (bassin géographique qui rassemble de nombreux touristes potentiels). Décisive, cependant, a été l’ombre projetée par les craintes en matière de sécurité dans toute la région du Moyen-Orient: bien qu’Israël tout comme la Jordanie voisine ne soient pas directement touchés par la tourmente qui caractérise les pays arabes voisins, beaucoup de touristes préfèrent rester à l’écart de la zone proche-orientale. En particulier les Européens – à commencer par les Italiens – et les Nord-Américains.

Le fait n’est pas nouveau et Israël, ces dernières années, semble inexorablement perdre du terrain. Le classement fourni par le rapport 2015 sur la compétitivité du secteur du voyage et du tourisme – compilé tous les deux ans par le Forum économique mondial et publié le mois dernier – a déclaré que l’Etat juif a glissé de la 53ème place qu’il occupait en 2013 à la 72ème destination touristique prisée dans le monde en 2015. Des données qui blessent si l’on considère qu’en 2011, Israël était à la 46ème place.

Confirmant la conjoncture régionale défavorable, le déclin de la Jordanie, qui passe de la 60ème place en 2013 à la 77ème destination touristique en 2015 (64ème en 2011). Les pessimistes estiment que la crise continuera à faire chuter le secteur en 2016. Le journal, The Jerusalem Post, écrivait cependant que le Ministère israélien du Tourisme ne se résigne pas et entend renforcer les campagnes de marketing. Ainsi ont été abordé de nouvelles niches touristiques telles que les activités liées aux événements sportifs et à la musique – et le développement de nouvelles routes en Israël favorisant autant que possible un meilleur service pour le transport intérieur.

Pendant ce temps, du côté palestinien et israélien, sont à l’étude de nouvelles mesures fiscales pour financer le secteur et les services connexes. Selon la presse locale, les municipalités de Bethléem ou Ramallah, dans les Territoires palestiniens, suggèrent d’introduire une taxe d’un dollar pour chaque touriste qui séjourne dans des hôtels locaux ou consomment des repas dans les restaurants (une mesure similaire existe depuis quelques années également dans de nombreuses villes italiennes). Le ministère du Tourisme Israélien envisage aussi la possibilité de faire payer aux touristes une petite taxe sur les services qu’ils reçoivent. Beaucoup de commerçants doutent de ces mesures et se demandent si cela est approprié à un moment ou le marché est déjà contracté et les flux réduits, cela ne rebouterait-il pas davantage les touristes hésitants à venir séjourner ? Ne serait-il pas plus judicieux de mettre en place des mesures incitatives ?

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