Les musulmans du monde entier célèbrent l'Aïd al-Fitr dans la joie, ce temps fort marque en effet la fin du Ramadan (jeûne). L’occasion ne sera peut-être pas si heureuse, cette année, pour les régions de Syrie et d’Irak tombées aux mains de l'Etat islamique. Durant ce mois de Ramadan, en effet, les fondamentalistes ont imposé un crime policier avec des peines sévères pour celles et ceux ne respectant pas le jeûne.
Les musulmans du monde entier célèbrent l’Aïd al-Fitr dans la joie, ce temps fort marque en effet la fin du Ramadan (jeûne). L’occasion ne sera peut-être pas si heureuse, cette année, pour les régions de Syrie et d’Irak tombées aux mains de l’Etat islamique. Durant ce mois de Ramadan, en effet, les fondamentalistes ont imposé un crime policier avec des peines sévères pour celles et ceux ne respectant pas le jeûne.
L’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, une organisation non gouvernementale basée à Londres, a déclaré que pendant le mois de jeûne, l’Etat islamique avait puni au moins 94 personnes, dont cinq adolescents âgés entre 13 et 16 ans. Ceux qui ont enfreint le jeune auraient été punis au fouet, suspendus par les bras ou encore enfermés dans des cages métalliques exiguës. Toutes les victimes auraient survécu à la torture et auraient été relâchées. Ces épisodes auraient eu lieu dans les provinces syriennes de Raqqa, Alep et Deir ez-Zor. Particulièrement inquiétante est la punition infligée aux cinq adolescents quand on sait que le jeûne, pour les enfants, n’est pas tenu d’être exhaustif: l’un des garçons aurait été enfermé dans une cage, les quatre autres suspendus sur des croix.
Selon le site d’informations libanais Now, c’est la première fois que des Syriens résidant sur le territoire de l’État islamique subissent des coups de fouet en punition au non-respect du jeûne du Ramadan. Dans certaines régions, les coups de fouet donnés auraient atteints les 70 coups. Certains châtiments corporels s’ensuivent de l’obligation du coupable de participer à des cours sur la Charia. L’État islamique aurait même imposé la forme de certains rites et prières du Ramadan. Par exemple, il aurait fallu que la prière de Tarawih, typique de Ramadan, n’excède pas huit prosternations alors que l’usage – très fréquent en Syrie – est de rajouter quelques prières supplémentaires, entrecoupées de prosternations, au risque d’être considéré comme un hérétique. Il aurait imposé aux imams de lire au moins une page du Coran toutes les deux prosternations. Des subventions et des biens auraient été distribués dans toutes les mosquées afin que chaque imam puisse instruire les fidèles et ce tous les jours du Ramadan. Pendant cette période également, les activités de la Hisbah, la «police des mœurs», auraient été particulièrement accrues en particulier dans les espaces publics comme les marchés. Le nombre de femmes présentes dans la Hisbah aurait lui aussi augmenté afin que soient mieux contrôlées et réprimandées les femmes enfreignant les règles ou codes vestimentaires.
Le climat a été tellement lourd et policier que de nombreuses familles ont diminué jusqu’aux visites rendues en soirée aux parents et amis, caractéristique typique de ce mois de Ramadan. Les visites se raréfient ou se limitent au voisinage immédiat de la maison et aux connaissances les plus fiables. Beaucoup de familles ont préféré ne pas rendre visite à leurs enfants vivant loin de la maison pour étudier et travailler, ou pire, pour embrasser les armes des différentes factions de l’Etat islamique. Beaucoup ont préféré ne pas même demander leur retour à la maison, de peur que les hommes du Calife ne les en empêchent et les punissent.