Après trois jours d’affrontements à Jérusalem entre police israélienne et Palestiniens sur l’esplanade des mosquées, dite Mont du temple par les juifs, un calme relatif est revenu aujourd’hui mercredi 16 septembre.
(Jérusalem/TD) – Depuis dimanche, de violents affrontements ont eu lieu entre de jeunes palestiniens et l’armée israélienne aux abords du Dôme du rocher, dans la mosquée Al Aqsa comme dans certaines ruelles de la vieille ville menant à l’esplanade. Aujourd’hui mercredi 16 septembre, un calme relatif semble prévaloir.
Les forces de sécurité israéliennes ont dit vouloir sécuriser l’esplanade pour faire cesser les tentatives des Palestiniens de perturber les visites sur le site à l’occasion des fêtes de Roch Hachana -le nouvel an juif- qui ont débuté dimanche et se sont terminées mardi soir.
Durant trois jours, ce face à face a amené des dizaines de jeunes palestiniens à se retrancher dans la mosquée Al-Aqsa, tandis que les forces de l’ordre israéliennes voulaient les empêcher de manifester contre la venue sur l’esplanade de groupes de visiteurs juifs.
La police israélienne, au moyen de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène, a affronté les Palestiniens qui lançaient des pierres et des fusées éclairantes depuis l’enceinte de la mosquée.
Pour les Palestiniens, les visiteurs juifs commettent un sacrilège en priant sur l’esplanade. Ils soupçonnent Israël de vouloir prendre le contrôle du lieu saint, qui a une grande importance au sein des deux religions. Pour les musulmans, c’est le troisième lieu saint de l’islam, associé à l’isra, le voyage nocturne de Mahomet, et au miraj, son ascension, durant laquelle il aurait visité les sept cieux et reçu de Dieu les cinq prières journalières de l’islam. Pour les juifs, l’esplanade se trouve à l’emplacement du Second Temple, détruit par les Romains, temple qui abritait le lieu le plus sacré du judaïsme: le saint des saints. Les fondamentalistes religieux israéliens souhaitent obtenir le droit d’y prier, et ne cachent pas leur souhait que soit construit un nouveau temple. Dans la société juive israélienne un nombre grandissant de juifs pratiquant aspire à ce que le lieu soit ouvert à la prière (sur ce sujet voir notre article : Prière polémique: Pourquoi un juif peut-il désirer prier sur l’esplanade?)
Historiquement, le statu quo en vigueur depuis 1967 prévoit que les visiteurs non-musulmans, juifs ou chrétiens, ont le droit de se rendre sur l’esplanade mais pas d’y organiser des prières.
Après ces incidents, Benyamin Nétanyahou dans un communiqué a assuré de son côté qu’« Israël agira par tous les moyens pour maintenir le statu quo et l’ordre sur le mont du Temple ». Après avoir convoqué un conseil de sécurité mardi 15 au soir, le chef du gouvernement israélien a par ailleurs annoncé « une modification des règles d’engagement, (…) l’établissement d’une peine minimale pour les lanceurs de pierres et des amendes importantes pour les mineurs – et leurs parents – qui commettent ces délits ».
La Jordanie, en charge du waqf qui gère les lieux saints musulmans, a vivement réagi par le biais de son chef d’État le roi Abdallah II, mettant en garde le gouvernement israélien: « Toute nouvelle provocation à Jérusalem affectera la relation entre la Jordanie et Israël, et la Jordanie n’aura d’autre choix, malheureusement, que d’agir. »
Si le calme est revenu sur l’esplanade aujourd’hui, les tensions sont encore bien palpables.