Un tribunal saoudien a révisé mardi la sentence prononcée à l’encontre du poète palestinien apatride Ashraf Fayyad. Il avait été jugé coupable « d'apostasie » et de « déclarations blasphématoires » dans ses poèmes. Sa peine a été réduite de la peine de mort à huit ans de prison, 800 coups de fouet et à la repentance publique, a déclaré son avocat.
(Jérusalem/N.H.) – Un tribunal saoudien a révisé mardi la sentence prononcée à l’encontre du poète palestinien apatride Ashraf Fayyad. Il avait été jugé coupable « d’apostasie » et de « déclarations blasphématoires » dans ses poèmes. Sa peine a été réduite de la peine de mort à huit ans de prison, 800 coups de fouet et à la repentance publique, a déclaré son avocat.
Le poète Ashraf Fayyad, 35 ans, avait été condamné à la décapitation en novembre dernier, en partie à cause de sa poésie publiée à l’étranger. Il est en né en Arabie saoudite d’une famille apatride d’origine palestinienne, portant des documents d’identification émis par l’Egypte.
Ses ennuis judiciaires commencèrent quand il fut arrêté en 2013 dans la ville d’Abha dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite suite à une dispute dans un café. Libéré sans inculpation, il fut arrêté plus tard et accusé de blasphème et de relations illicites avec des femmes. Les accusations s’appuyaient sur des photos et sur le contenu de son livre de poésie publié à l’étranger, selon les documents judiciaires. Il fut reconnu coupable et condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet. La sentence fut rejetée en appel. Rejugé, il fut condamné à mort.
La sentence a provoqué l’indignation parmi les artistes internationaux et les associations de droits de l’homme. L’affaire surgit au moment où les autorités saoudiennes cherchent à écarter les comparaisons entre leur pratique de la charia et celle de Daesh. La sentence est survenue à l’approche d’une fin d’année où les autorités ont effectué le plus grand nombre d’exécutions depuis 20 ans. Parmi lesquelles l’exécution de masse, en un seul jour le 2 janvier, de 47 hommes accusés de terrorisme.
L’avocat de M. Fayyad, Abdulrahman al-Lahim, a fait appel. Le tribunal a annoncé le nouveau verdict mardi, selon un communiqué publié sur le compte Twitter de l’avocat. Les juges ont estimé que M. Fayyad était toujours coupable. La condamnation a été commuée à huit ans de prison et à 800 coups de fouets, administrés 50 à la fois sur 16 sessions. M. Fayyad devra également dénoncer publiquement ses écrits dans les médias officiels saoudiens. M. Lahim a déclaré qu’il allait déposer un nouveau recours.
En novembre, Human Rights Watch avait sévèrement critiqué la peine de mort prononcée contre M. Fayyad, en la qualifiant « d’une nouvelle atteinte aux droits de l’homme de l’Arabie saoudite. » Selon l’organisation, le royaume wahhabite a exécuté 158 personnes en 2015, le plus grand nombre d’exécutions en 20 ans. Il figure parmi les pays qui exécutent le plus de personnes avec la Chine, l’Iran et les États-Unis.