Le Président d'Israël, Reuven Rivlin, a accueilli les sept nouveaux cadis d'Israël (tribunaux de la charia), nommés par la cour islamique israélienne et approuvé par son ministère de tutelle. Une cour islamique en Israël ? Dans un pays où il n'y a pas séparation entre l'Etat et la religion, il revient à des tribunaux religieux de juger selon la « loi religieuse », les affaires de statut personnel (mariage, divorce, pension alimentaire et garde des enfants etc.). Et comme il existe en Israël trois monothéismes disctincts chacun à ses propres instances juridiques.
(Jérusalem/N.H.) – Mardi, le Président d’Israël, Reuven Rivlin, a accueilli les sept nouveaux cadis d’Israël (tribunaux de la charia), nommés par la cour islamique israélienne et approuvé par son ministère de tutelle.
« L’autorité des tribunaux de la charia – assurée par la loi israélienne – reflète pour moi le principe fondamental selon lequel l’attachement à la foi, à la tradition, à la culture et une communauté, ne concerne pas seulement l’individu » a déclaré Rivlin aux nouveaux cadis lors d’une cérémonie à sa résidence officielle à Jérusalem.
Les tribunaux de la charia d’Israël démontrent selon lui « la reconnaissance de l’importance de la vitalité des différentes communautés, cultures et traditions, toutes composantes de la vie de l’État moderne.»
Après la nomination des sept nouveaux cadis le mois dernier, la ministre de la Justice Ayelet Shaked a indiqué que c’était la première fois qu’autant de nominations de juges islamiques avaient lieu en même temps.
En décembre dernier, les partis politiques Union sioniste, Meretz et Liste unifiée ont proposé un projet de loi qui permettrait aux femmes de siéger aux tribunaux islamiques de l’État. Malgré le soutien de la ministre pour le projet de loi, il a été bloqué par les ministres ultra-orthodoxes. Le motif ? Ce projet créerait un précédent juridique pour la nomination des juges rabbiniques femmes dans les tribunaux religieux juifs d’Israël. La ministre, qui a assisté à la cérémonie mardi, a rappelé que les femmes juges siégeaient aux tribunaux de la charia dans le reste du monde musulman, y compris dans l’Autorité palestinienne.
« Je prie pour que les obstacles bureaucratiques soient rapidement franchis et que nous soyons en mesure d’accueillir une autre cérémonie, à laquelle des hommes et des femmes cadis seront nommés », a déclaré Rivlin. « En attendant, puissiez-vous avoir la possibilité de construire des ponts entre les décisions de la charia traditionnels et la compréhension que les hommes et les femmes sont égaux dans tous les niveaux. »
Le Président, dont le père Yosef a traduit le Coran en hébreu, a cité le Coran dans son discours de clôture : « Nous avons effectivement envoyé nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. »
Les Tribunaux religieux en Israël. (Extrait d’un article de Hoda Rouhana)
En Israël, ce sont les « tribunaux religieux » qui jugent, selon la « loi religieuse », les affaires de statut personnel (mariage, divorce, pension alimentaire et garde des enfants). Si pour certaines, les citoyens ont le droit de s’adresser à un tribunal des affaires familiales de l’État, le mariage et le divorce demeurent de la compétence exclusive des « tribunaux religieux ».
Conformément à l’article 51-a du mandat britannique de 1922, qui reste applicable de nos jours, toutes les communautés religieuses reconnues en Israël disposent de leurs propres cours de justice religieuses : rabbiniques pour les citoyens juifs et musulmanes, chrétiennes et druzes pour les citoyens arabes. L’appartenance religieuse d’un individu détermine le tribunal religieux compétent pour statuer sur les questions de statut personnel et de la famille le concernant.
Les tribunaux de la Charia jouent un rôle crucial dans la vie des musulmans.
« En Israël, il existe sept tribunaux de première instance de la Charia, où siège un seul cadi, ainsi qu’une cour d’appel de la Charia constituée de deux ou trois cadis. Les juges de la Charia sont nommés, en conformité avec le droit civil, par les autorités civiles suivant les recommandations d’un comité présidé par le ministre des Affaires religieuses. »
Bien que la loi sur la nomination des cadis de 1961 ne précise pas le sexe des postulants.