Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul, est en Terre Sainte pour la Journée mondiale des malades, qui a lieu cette année à Nazareth. « Avec la situation dramatique en Irak ma mission est d'informer et de raviver les consciences sur la situation à Mossoul, a-t-il déclaré à Terresainte.net, le mercredi des cendres à Gethsémani. Et cela pour lutter contre la disparition de la population et de l'Église syriaque catholique d'Irak. »
(Jérusalem/N.H.) – Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul, est en Terre Sainte pour la Journée mondiale des maladse, qui a lieu cette année à Nazareth. « Avec la situation dramatique en Irak ma mission est d’informer et de raviver les consciences sur la situation à Mossoul, a-t-il déclaré à Terresainte.net, le mercredi des cendres à Gethsémani. Et cela pour lutter contre la disparition de la population et de l’Église syriaque catholique d’Irak. »
Le 10 juin 2014, de nombreuses familles n’ont eu que quelques minutes pour fuir Mossoul tombée aux mains de Daesh. Depuis, la plaine de Ninive, le berceau de la civilisation assyrienne, s’est vidée de ses derniers chrétiens. « Après l’arrivée de Daesh, tous les chrétiens ont été expulsés de Mossoul mais aussi des villages alentours. » En Irak, la ville d’Erbil dans le Kurdistan irakien est devenue un des derniers bastions des réfugiés chrétiens d’Irak. « Tous les chrétiens qui vivaient dans la région ou presque s’y sont réfugiés, d’autres se sont dirigés vers différentes villes de l’Irak, comme Bagdad ou Basra. Certaines familles, depuis le Kurdistan, ont choisi de partir vers les pays voisins. De mon diocèse uniquement nous avons 1000 familles à Amman, 1500 au Liban, 700 en Turquie et une centaine en Europe. »
Mgr Yohanna et une partie de sa communauté sont actuellement en exil à Erbil. L’archevêque espère attirer l’attention sur la situation des chrétiens d’Irak aujourd’hui dispersés dans le monde et vivant dans des conditions précaires. « Je suis venu ici en Terre Sainte avec une délégation rencontrée en Italie lors d’une conférence où j’ai témoigné. Ils ont été touchés par la situation et m’ont demandé de les accompagner dans ce pèlerinage pour que je puisse témoigner à Jérusalem, mais aussi à Nazareth. »
L’archevêque poursuit ses visites en Europe pour sensibiliser les chrétiens à la situation des familles chrétiennes d’Irak. La communauté étant dispersée, il redoute sa disparition. « Le nombre de fidèles de notre Eglise n’est pas élevé. Il ne dépasse pas les 170 000 personnes. Le diocèse de Mossoul seul en rassemblait 50 000, ce qui représente un tiers de l’Église. Lorsqu’ils se sont dispersés, ils étaient au début disséminés sur soixante lieux différents. Je faisais de mon mieux pour être en contact constant avec eux, aller leur rendre visite et quand c’était possible célébrer la messe. Si le diocèse est dispersé cela veut dire à terme la disparition de l’Église syriaque catholique. »
Dans ses visites à l’étranger, l’archevêque appelle les différents gouvernements à accueillir plusieurs centaines de familles chrétiennes ensemble, et non au compte-gouttes afin d’éviter la dissolution de sa communauté. « En vérité ceux qui nous ont aidé étaient les Églises et les nations chrétiennes du monde et surtout en Europe. Ils ont été solidaires avec nous, premièrement dans leurs prières, ensuite par leur présence à nos côtés, mais aussi par les aides matérielles aujourd’hui indispensables. »
Le futur, selon Mgr Yohanna, est obscur et aucun signe positif ne se dessine sur le terrain en vue d’une prochaine libération de la ville. Cependant « l’espoir est toujours en Dieu et dans les personnes de bonne conscience. Et je sais que les personnes de bonne volonté ne manqueront pas dans le monde. »