Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en raison de la guerre en cours, le Yémen est confronté à sa pire crise humanitaire. Dans les zones surplombant la mer et dans le centre du pays, là où les affrontements sont plus intenses, (Hodeida, Taiz), on fait face à une nouvelle situation d'urgence: la fièvre dengue.
Pas de répit pour le peuple yéménite, au sort est lié aux pourparlers de paix entamés à Genève en décembre dernier, mais dont l’avenir reste bien incertain.
L’état de santé de millions de personnes continue de se détériorer et il est maintenant clair, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), que le pays fait face à sa plus grave crise humanitaire, bien qu’elle soit l’une des moins relatées. En particulier, dans les zones surplombant la mer et dans le centre du pays, là où les affrontements sont plus intenses (Hodeida, Taiz), on fait face à une nouvelle situation d’urgence : la fièvre dengue.
Bien qu’il infecte des centaines de millions de personnes chaque année dans le monde et soit endémique dans plus de 100 pays, le virus du moustique dengue n’est pas particulièrement dangereux. En effet, la grande majorité des personnes infectées développent seulement des symptômes collatéraux et la plupart des personnes qui contractent la maladie n’ont besoin que de soins médicaux de base par l’intermédiaire d’une perfusion. Ce traitement réduit le risque de mortalité à moins de à 1 pour cent. Mais, dans des conditions de conflit prolongé, il peut ne pas y avoir de garantie de guérison. Et c’est exactement ce qui se passe à Taiz, où un foyer de fièvre s’est transformé en urgence sanitaire.
En septembre déjà, l’OMS avait lancé un appel d’urgence pour permettre l’accès à l’aide humanitaire dans la ville et combattre la maladie en cas de «pic extrême». Considérant la non interruption des combats, l’obtention d’un traitement pour celles et ceux qui en requièrent, dans une ville regorgeant de dengue, est pratiquement impossible.
Dans cette guerre civile yéménite, qui oppose le Nord occupé par les rebelles Houthi à un agrégat de forces loyales au président en exil, Abbdu Rabu Mansour Hadi, soutenu par une campagne de bombardements du Conseil de coopération du Golfe conduit par l’Arabie Saoudite, Taiz est actuellement la première ville sur la ligne de feu.
Dans Taiz, les rues sont désertes, et ce n’est pas en raison de la présence de groupes d’hommes armés. La plupart des habitants ont fui vers les campagnes, mais des milliers de personnes sont encore cachés dans leurs maisons et n’ont pas d’autre endroit où aller. Les écoles et les universités sont fermées, l’approvisionnement en eau a été coupé et les portes de l’hôpital public sont fermées.
Selon les données officielles de l’OMS, dans la ville il y aurait plus de 1.200 cas suspects de fièvre dengue. Mais selon les rapports locaux, y compris ceux élaborés par Groupe Sanitaire de la Coalition de Secours de la ville de Taiz, le nombre réel serait dix fois plus élevé, et 15 personnes meurent chaque semaine de la maladie.
La maladie se propage en raison du manque d’approvisionnement en eau adéquat, ce qui a forcé les gens à recueillir l’eau de pluie dans des récipients non couverts, créant ainsi un terrain fertile pour la prolifération des moustiques porteurs de maladies.
En outre, « l’accès limité aux services de santé, la répartition des services d’approvisionnement en eau et l’assainissement, ainsi que l’accumulation des ordures ont facilité la propagation de la fièvre de la dengue dans le gouvernorat », a déclaré Ahmed shadoul, représentant de l’OMS au Yémen.