C’est sur son site internet que la Custodie de Terre Sainte a publié l’information selon laquelle le tombeau du Christ, dans la basilique de la Résurrection à Jérusalem, ferait prochainement l’objet d’une restauration de grande ampleur. (Lire l'article de la Custodie Le tombeau du Christ bientôt restauré avec un album photos)
(Jérusalem) – C’est sur son site internet que la Custodie de Terre Sainte a publié l’information selon laquelle le tombeau du Christ, dans la basilique de la Résurrection à Jérusalem, ferait prochainement l’objet d’une restauration de grande ampleur. (Lire l’article de la Custodie Le tombeau du Christ bientôt restauré avec un album photos)
Bien que toutes les nouvelles soient parues au fur et à mesure en langue grecque sur le site du patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem et divers sites de l’Eglise orthodoxe de Grèce, cette nouvelle n’avait pas filtré en dehors. C’est donc un quasi scoop dont fait état la Custodie s’agissant du tombeau qui, pour plus de deux milliards de chrétiens dans le monde, parle de la Résurrection de Jésus d’entre les morts.
Elle ne le fait pas seulement parce que c’est la période de Pâques, mais aussi parce que les travaux devraient commencer très vite après les solennités orthodoxes. L’équipe de Terresainte.net était d’ailleurs présente ce matin à la bénédiction des échafaudages financés par une banque grecque.
D’après la Custodie, l’étude scientifique – menée dans le plus grand secret ces derniers mois – montre que : « La principale cause de la distorsion des blocs de marbre entre eux est l’altération des mortiers. Elle est due à l’humidité croissante produite par la condensation du souffle des visiteurs. De plus, l’étude thermographique de la face sud de l’édicule a montré que l’emploi de cierges, qui se consument durant des heures à quelques centimètres de la structure quand ils ne la touchent pas, cause de fortes contraintes thermiques sur le marbre. A cela s’ajoutent les fumées dégagées entrainant une accumulation de dépôts noirs et huileux détériorant le marbre mais créant également les conditions de réactions physicochimiques accélérant l’oxydation et la détérioration des surfaces architecturales. »
L’article retrace aussi l’histoire de cette construction dont l’appellation technique est « édicule » du latin aedicula (« petit édifice »). Ædicula étant le diminutif de ædes («édifice»).
L’édicule qui va être restauré est un monument construit en 1810. Il succède à trois édifices antérieurs tous détruits.
Cette décision historique survient dans un contexte de rapprochement des Grecs-orthodoxes, des Franciscains au nom de l’Eglise catholique romaine (dite latine en Orient) et des Arméniens apostoliques s’agissant des restaurations à apporter aux basiliques dont ils sont copropriétaires.
Ainsi, après les travaux de la basilique de la Nativité à Bethléem, conduits par une équipe de restaurateurs italiens, la restauration du Tombeau de Jésus est-elle confiée à une équipe grecque sous la conduite de la professeure Antonia Moropoulou de l’Université Technique National d’Athènes (NTUA).
Mme Moropoulo a effectué plusieurs voyages à Jérusalem entre mars et octobre 2015 pour conduire son étude préparatoire. A chacune de ces étapes, elle était accompagnée de divers autres scientifiques grecs intervenant chacun dans son domaine.
C’est elle qui en janvier dernier, a présenté – au Consulat Général de Grèce à Jérusalem devant Sa Béatitude Théophilos II – les résultats de son étude à Alexis Tsipras lors de son voyage en Israël. A cette occasion, le Premier ministre grec a fait part de son intérêt autant que de son soutien à l’entreprise.
Un soutien qui toutefois ne plait pas à tout le monde en Grèce. D’aucun reprochant au gouvernement de participer financièrement aux travaux tandis que la crise économique n’est pas résolue dans la péninsule. Mais le site de la Custodie explique que le financement des travaux sera conjoint à l’exemple de ceux menés à Bethléem.
70 ans après l’intervention britannique qui l’avait cerclé de poutres d’acier, le tombeau du Christ tiendra debout sans ses béquilles.