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Les accords Sykes-Picot ont 100 ans

Terresainte.net
16 mai 2016
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Les accords Sykes-Picot furent signés par la France et le Royaume-Uni il y a cent ans. Ils sont accusés d’être l'une des causes majeures des guerres déchirant le Proche-Orient.


(Jérusalem/TD) – Il y a cent ans cette semaine les accords Sykes-Picot étaient signés par la France et le Royaume-Uni. Le 16 mai 1916, les deux grandes puissances coloniales s’accordèrent sur le partage du Proche-Orient pour l’après première Guerre Mondiale, en vue du démantèlement de l’Empire Ottoman.

À cette époque, les Anglais veulent protéger leur accès aux Indes, “le joyau de la couronne”, par route maritime comme terrestre. Les Français veulent quant à eux assurer la continuité de leur protection sur les minorités chrétiennes et les lieux saints du Levant. C’est en effet le privilège accordé à la France depuis les “Capitulations”, traités entre la France et l’empire Ottoman à partir de 1535.

Ce 16 mai 1916 à Downing Street à Londres, suite à des négociations de plusieurs mois, François Georges-Picot et Mark Sykes tracent donc les frontières, auparavant inexistantes, des futurs protectorats.

Deux protectorats et deux zones d’influence sont donc dessinés par les deux hommes. La zone bleue et l’aire d’influence A pour la France, la zone rouge et l’aire d’influence B pour la Grande-Bretagne. La Terre Sainte elle, dans ses nouvelles limites, devra être gérée conjointement.

Ces accords vont durablement marquer la région. Le résultat de cette concertation secrète entre la France et la Grande-Bretagne détermine encore aujourd’hui en grande partie les frontières entre les États de la zone. Ce partage est régulièrement accusé d’avoir une grande responsabilité dans les guerres civiles actuelles et passées saignant le Levant.

Pour décider du tracé cependant, les deux auteurs avaient pris en compte les désirs des dynasties Séoud et Hachémite.

Ces nouvelles limites seront la base des frontières des futurs États du Proche-Orient (Syrie, Irak, Liban, Jordanie, Palestine/Israël), dans une zone où pendant plusieurs centaines d’années sous l’Empire ottoman, l’administration dépendait de l’appartenance religieuse (musulmans, chrétiens catholiques, chrétiens orthodoxes, juifs, Arméniens), et non de la situation géographique. Ce système ottoman dénommé millet permit à l’empire d’administrer la région pendant plusieurs centaines d’années. Vu la diversité des communautés et l’absence de correspondance entre les ensembles géographiques, culturels et religieux, le système semblait le plus adéquat.

Avec l’importation du concept d’État-Nation, c’est depuis lors la faction au pouvoir dans chaque pays qui peut imposer sa volonté aux minorités. Les exemples sont nombreux à travers l’histoire récente : l’Emprise des chiites sur les sunnites en Irak. Celle des alaouites sur les autres communautés en Syrie. La majorité de Juifs imposant les lois de l’Etat hébreu aux Palestiniens (chrétiens comme musulmans) d’Israël.

Dans plusieurs vidéos l’Etat Islamique se met en scène, brisant la frontière Sykes-Picot entre la Syrie et l’Irak. Mais est-ce une frontière physique ou une frontière intellectuelle qu’il faut briser pour résoudre les conflits du Moyen-Orient, et instaurer une paix durable ?

Pour trouver des éléments de réponse à cette question vous pouvez aussi consulter plusieurs articles en ligne sur le centenaire des accords Sykes-Picot :

Sur Orient XXI :

 – Accords de Sykes-Picot

Sur les clés du Moyen-Orient :

ENTRETIEN AVEC JULIE D’ANDURAIN – LES 100 ANS DES ACCORDS SYKES-PICOT (MAI 1916-MAI 2016)

 – Centenaire des accords Sykes-Picot : historique et perspectives Par Yara El-Khoury, doctorante et chargée de cours à l’Université Saint Joseph de Beyrouth.

 

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