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La jeunesse de Terre Sainte aux JMJ

Nizar Halloun
19 juillet 2016
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Quelques-uns des Jmjistes réunis à Bethléem ©Nizar Halloun/CTS

Tous les records sont battus. Cette année les chrétiens de Terre Sainte enverront quelque 700 jeunes aux JMJ. Ils sont catholiques, latins et orientaux. Mais dans la dynamique de ces jeunes, ils accueilleront volontiers ceux des orthodoxes et protestants qui ont demandé à les accompagner. Une expérience de “vivre ensemble” à laquelle ils s’exercent déjà chaque mois. Reportage.


Nous sommes en mai 2016, déjà excités et fébriles, des jeunes de toute la Terre Sainte se préparent aux Journées mondiales de la jeunesse. Comme chaque mois, ils se retrouvent aujourd’hui tous ensemble. Réunis autour de la musique (chrétienne), de la danse, de moments de partage, d’adoration, et de la célébration eucharistique. Ces rencontres régulières leur permettent de se connaître et de nouer des amitiés à l’échelle nationale avant de communier avec les jeunes du monde entier.

Père Bashar Basiel est l’un des coordinateurs du chapitre Palestine-Galilée. “Nous de Palestine c’est-à-dire Jérusalem, Cisjordanie et Gaza nous serons 185 personnes. 220 viendront d’Israël surtout de la Galilée, accompagnés par une dizaine de religieux. De l’ensemble du diocèse c’est-à-dire avec la Jordanie nous devrions être environ 700. Nous serons accompagnés par deux évêques : Mgr William Shomali, vicaire patriarcal latin de Jérusalem, et Mgr George Baccouni, évêque melkite de l’archiparchie de Galilée.”

Dans les sacoches bleues frappées du logo des JMJ, chaque jeune peut déjà trouver le déroulé des Journées du 18-31 juillet. Au programme donc : visites, accueil dans des familles polonaises, catéchèse, festival, et bien sûr, la rencontre avec le pape François.

“La jeunesse du pays de Jésus”

“Nous sommes loin des 70 participants des précédentes JMJ, poursuit abouna Bashar. Dans le passé, groupes et paroisses s’étaient organisés séparément. Rien n’avait été pensé à l’échelle diocésaine.” Cette année les efforts ont été regroupés, sans oublier la paroisse latine de Gaza qui enverra 5 jeunes.

Ensemble ils marcheront sous l’appellation “La jeunesse du pays de Jésus”. “C’est un message d’amour, de paix, et de miséricorde que nous portons à la Pologne et pour nous-mêmes, souligne le père. Nous espérons marcher ensemble, tout en étant à l’unisson avec les jeunes du monde entier et revenir porteurs au moins d’un de ces messages à nos pays respectifs.”

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Parmi les 700 participants se trouve Lareen Laham, 19 ans. Elle relève sa volumineuse chevelure comme pour mieux clarifier sa démarche : “Je participe régulièrement à la Marche franciscaine qui a lieu chaque année en Galilée. Une marche qui est déjà dans l’esprit des JMJ. Nous nous approchons de Dieu d’une manière joyeuse, humaine et spirituelle… Il y a là tous les ingrédients pour plaire. Et ah oui ! Cette année je fais un coup double, je vais pouvoir vivre les JMJ en Pologne et la Marche franciscaine en Terre Sainte, me voilà comblée…”

Entre les sessions de danse et de musique, les conversations et les partages révèlent la quête individuelle de chacun. D’une voix hésitante Lareen confie d’une voix timide : “Cette expérience m’aidera à savoir ce que je vais faire de ma vie.” C’est-à-dire ? “Connaître d’avantage ce que Dieu veut de moi.”

Les accompagnateurs, filet de secours des jeunes, devront s’armer de patience, d’amour, et surtout de miséricorde. “Mais détrompez-vous, déclare Jihan, mère et accompagnatrice aux JMJ, cette expérience vaut aussi pour nous les adultes. Jésus a toujours le don de nous rappeler que nous aussi nous sommes des petits et avons encore beaucoup à apprendre.”

Ils sont notre avenir

Au milieu de millions de chrétiens du monde entier, les jeunes de Terre Sainte, doublement minoritaires, verront leur frontière spirituelle repoussée. “À Madrid, ils chantaient ‘Terra Sancta !’à pleins poumons, continue Jihan, chose que beaucoup n’oseraient pas faire en Terre Sainte. Et nous, nous prenons conscience de ce que la Terre Sainte signifie pour les autres, de sa valeur à leurs yeux. Nous devrions mieux le réaliser, le rendre réel dans nos vies.”

Un homme en soutane gris clair, au grand sourire salue les jeunes de son accent libanais, c’est Mgr Baccouni. “Les jeunes sont l’avenir de l’Église, comment ne pas être avec eux !” s’exclame l’évêque. Pour lui ces Journées ont plusieurs dimensions. “D’une part, il y a là avant tout une occasion de rencontrer ou d’approfondir sa relation avec le Christ. D’autre part, cette expérience sera vécue en groupe, les uns avec les autres, dans l’amour, le service, et la miséricorde avec autrui.

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Une autre dimension est sociale, poursuit l’évêque, c’est la rencontre d’autres cultures et de personnes qui, elles aussi, aiment le Christ. C’est de plus l’occasion de s’affermir dans la foi en rencontrant d’autres jeunes, des millions, venus témoigner de leur foi, qui la proclament, et sont désireux de demeurer avec le Christ. C’est certes une rencontre culturelle avec l’autre mais plus important encore, c’est une rencontre spirituelle.”

Mgr Baccouni et Mgr Shomali, accompagneront les jeunes de Terre Sainte tout au long des Journées. Pourquoi ? “Le berger connaît ses brebis et les accompagne. On ne cesse de dire aux jeunes qu’ils sont l’avenir de l’Église, alors il faut être proche de l’avenir de l’Église… et leur consacrer le temps dont ils ont besoin.” 

Dernière mise à jour: 10/01/2024 20:28

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