Toucher la pierre originelle de la colline de Jérusalem dans laquelle a été creusé le tombeau du Christ, et les émotions que cela procure.
“Sous Paul IV, sous le très invincible empereur Charles-Quint, la mille cinq cent cinquante cinquième année de la naissance du Christ, le 27 août, à la 16e heure du jour”, le custode de Terre Sainte Boniface de Raguse, en présence de religieux grecs et arméniens, alors qu’il procède à des travaux de restauration de l’édicule du tombeau de Jésus, fait enlever les plaques d’albâtre qui recouvrent le lit funéraire de Jésus, creusé dans le rocher.
“S’offrit à nos yeux le sépulcre du Seigneur de manière claire, creusé dans la roche”, relate-t-il. “Apparut ce lieu ineffable dans lequel reposa pendant trois jours le Fils de l’Homme. Il nous sembla à nous, et à tous ceux qui étaient présents avec nous, que nous voyons tout simplement les cieux ouverts.(…) Le lieu qui avait été mouillé par le sang précieux et par la mouture d’onguents avec laquelle il fut oint pour la sépulture et qui envoyait de partout des lueurs comme des rayons lumineux de soleil, fut découvert par nous, vénéré avec joie spirituelle et avec des larmes.”
Sous le pape François, et les mandats de Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, la deux mille dix-septième année de la naissance du Christ, le 17 août, à la 9e heure et la 20e minute, Marie-Armelle Beaulieu (dite Mab) et le photographe Nadim Asfour, pistonnés par le drogman (interprète, dans le sens de homme à tout faire) du Saint-Sépulcre, Jeries Majlaton, purent aller photographier les travaux en cours sur le tombeau de Jésus.
Joie spirituelle
Et à la faveur du désossage de l’édicule de style baroque ottoman, ont vu de leurs yeux la pierre originelle de la colline de Jérusalem dans laquelle a été creusée le tombeau de Jésus. Et Mab émue demanda à l’ingénieur grec de service Théo, l’autorisation de la toucher. “Si cela ne te fait pas peur de marcher sur les gravats…” Et quand elle la toucha se sentie inondée d’une joie spirituelle et fondit en larmes.
Quand j’avais eu un jour à traduire le texte de Boniface de Raguse, j’avais trouvé qu’il en avait fait un peu des tonnes avec ses cieux ouverts. Toute la journée qui suivit, je me remémorais régulièrement cet instant, cette occasion incroyable. Je comprenais ce bon vieux Boniface.
Et a posteriori, je pensais à tous ceux dont je savais qu’ils avaient besoin de prière… Christophe pour sa guérison, Tana qui a perdu un fils, la Syrie, tout l’Orient et spécialement les chrétiens…. apportant à chaque fois de nouvelles personnes parmi lesquelles les lecteurs de Terre Sainte Magazine et toutes leurs intentions. Comme dirait mon amie Nelly “ça ne mange pas de pain !”
Dernière mise à jour: 21/01/2024 19:58