Venez et voyez: Jérusalem à l’échelle du temps (suite)
La maquette présentée à Saint Pierre en Gallicante est une Jérusalem que n’ont connue ni Jésus, ni les premiers chrétiens, mais les byzantins.
Elle permet de mieux appréhender le terrain où tous ces acteurs ont évolué, et d’approfondir ses connaissances de la géographie des principaux épisodes évangéliques.
Réalisée en 2002 la maquette est présentée dans la propriété des Assomptionnistes à Saint Pierre en Gallicante. À l’échelle 1/200 elle s’inspire de la carte de Madaba, mosaïque du VIe siècle dégagée dans une église de Jordanie, et des fouilles et documents disponibles sur la période byzantine : IVe – VIIe siècle. Le P. Jacques Briend, exégète et archéologue, et Jean-Claude Marmorat, architecte, en sont les auteurs.
Table rase sur l’esplanade
L’esplanade du Temple est absolument vide. De fait, le temple a été incendié par Titus en 70 et Hadrien a fait table rase en 135 des ruines restantes. Quant aux chrétiens s’ils n’utilisent pas cet espace, pourtant important eu égard à la taille de la ville, c’est en conformité aux paroles évangéliques “Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? Amen, je vous le dis : il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit.” Mt 24, 2.
La piscine de Bethesda
Un moutier construit sur la digue qui sépare les deux bassins de Bethesda était dédié à Marie, censée avoir grandi dans ce quartier. La basilique médiévale Sainte-Anne a été construite à côté et non sur les ruines de ce bâtiment toujours partiellement visibles.
L’arc de l’Ecce Homo
Situé aux abords de la forteresse Antonia, il marque aujourd’hui le lieu de la condamnation de Jésus par Pilate.
La porte de Damas
La porte aujourd’hui appelée porte de Damas – dans la direction de laquelle ville elle est orientée – était agrémentée d’une place en demi-cercle avec une colonne en son centre. En arabe, elle s’appelle toujours “la porte de la colonne”, bab el amoud.
L’Anastasis
Le Saint-Sépulcre constantinien. Il se déploie sur un axe de 130 mètres. Le double de l’actuel. Partant de l’ouest (droite de la photo) nous voyons : la coupole de l’Anastasis, en grec résurrection. Puis un espace découvert, c’est le triple portique, il abrite sous sa colonnade à l’angle sud-est le rocher du calvaire. Suit le martyrium qui était très richement orné. Il fut détruit par un incendie allumé par les Perses en 614. Et enfin, l’autre atrium qui butait contre le cardo, l’actuelle longue rue nord-sud de la ville, arrivant tout droit à la porte de Damas.
La piscine de Siloé
Une petite basilique élevée au-dessus de la piscine de Siloé rappelait le miracle de l’aveugle-né. (Jn 9.)
L’église Saint-Pierre
A mi-pente de la colline de Sion l’église de Saint Pierre en Gallicante. Probablement construite à la demande de l’Impératrice Eudoxie vers 457- 460, elle fut endommagée en 529 lors de la révolte des Samaritains et détruite en 614 par les Perses. Une deuxième église fut élevée par Modeste qui fut détruite à son tour en 1009. On y commémore le reniement et les pleurs de Pierre lors de la comparution de Jésus chez Caïphe.
Hagia Sion
La Sainte-Sion, consacrée en 413, là où avait eu lieu la Pentecôte, était considérée comme la mère des églises, et à partir du Ve siècle on y associa le dernier repas de Jésus ; c’est encore en un même lieu aujourd’hui que l’on s’attache à lire la Cène Lc 22, 7-20 et le don de l’Esprit Ac 2, 1-36.
La Néa
Sainte Marie-la-Neuve ou la Néa n’a pas de correspondance dans les textes canoniques. Construite à la demande de l’empereur Justinien et consacrée le 20 novembre 543, cette église de 100 m sur 52 fut sérieusement endommagée par les Perses en 614 ; sa destruction fut totale après le tremblement de terre de 746. Dans un souk de la vieille ville, une pierre gravée indique son emplacement d’après la carte de Madaba.
Dernière mise à jour: 21/01/2024 19:58