Ce mois-ci, les tribunaux de Gaza ont déjà requis trois condamnations à mort. On estime que pas moins de quinze détenus attendent d'être exécutés.
(G.S.) – Ces derniers jours, la cour du tribunal de Deir al-Balah dans la bande de Gaza, a condamné à mort un homme accusé de meurtre avec préméditation, dont seules les initiales connues sont : M.H.
Les médias palestiniens ont rapporté qu’il s’agit de la troisième condamnation à mort prononcée en ce mois d’octobre. On ne sait pas quand les sentences seront effectuées. Ce qui est certain, cependant, c’est que les politiciens du Hamas – le mouvement islamiste qui gouverne cette partie du territoire palestinien – se sont engagés à appliquer la peine maximale seulement après que tous les recours en appel aient été rejetés. Cela fut délibéré en mai dernier, par les députés de Gaza lors du Conseil législatif palestinien (organe dont le mandat de quatre ans est prolongé depuis 2010, alors que les élections pour son renouvellement n’ont pas eu lieu en 2006). Dans un souci de dissuasion et de «pédagogique», les exécutions devraient même avoir lieu en public, une proposition qu’Amnesty International attribuait à Ismail Jaber, ministre de la Justice en fonction à Gaza.
La peine de mort est également en vigueur en Cisjordanie où le contrôle politique est exercé par les hommes du Fatah. Selon la loi, le feu vert nécessaire pour chaque exécution est du ressort du président en fonction, mais le Hamas n’a pas l’intention de demander l’autorisation de Mahmoud Abbas (Abou Mazen) ou celle d’un autre dirigeant du Fatah. Les prisonniers condamnés à mort dans la bande de Gaza serait désormais au nombre de quinze. La dernière condamnation remontait à février de l’année dernière, lorsque l’aile militaire du Hamas s’était débarrassé d’un de ses membres coupables de «conduite immorale» non précisée.
Les crimes punissables de mort en Palestine sont : l’assassinat avec préméditation, la trahison et la collaboration avec l’ennemi. L’agence de presse Maan rapporte les chiffres fournis par le Centre palestinien pour les Droits de l’Homme qui, de 1994 à la fin de 2015, a enregistré 173 condamnations à mort : 28 en Cisjordanie et 145 à Gaza, 85 d’entre elles depuis 2007, année où le Hamas a évincé, armes à la main, les hommes du Fatah pour prendre le contrôle total de la bande de Gaza.
Au cours de l’opération militaire israélienne « Barrière de protection », à l’été 2014, le Hamas a mis à mort au moins 23 personnes accusées d’espionnage en faveur d’Israël.