Pas encore de programme, mais le bureau de presse du Vatican annonce un voyage (éclair) du pape en Egypte. Une occasion en or pour dénoncer avec le grand Imam d’Al Azhar l’Islam radical.
(Jérusalem) – Le bulletin de presse quotidien du Saint-Siège a annoncé samedi 18 mars que le pape François se rendrait en Egypte les 28 et 29 avril prochains.
La visite fait suite à l’invitation qui lui a été adressée par le président Egyptien Al-Sissi, appuyée par le pape copte Tawadros II et le grand Imam de la mosquée Al Azhar du Caire le Cheikh Ahmed Mohamed el-Tayyib.
On savait déjà que cette visite était à l’étude. Différentes fuites avaient du être démenties, mais les propos du pape lui même la semaine dernière dans une interview accordée au journal allemand Die Zeit avaient confirmé l’éminence d’une voyage.
Ce sera la seconde fois qu’un pape se rendra en Egypte. Le premier avait été le pape Jean-Paul II en l’an 2000. Il avait été accueilli par le pape copte Shenouda III avec ces mots : « Il était temps ! »
Certains propos du pape Benoit XVI à Ratisbonne en 2006, comme ceux après l’attentat perpétré dans une église copte d’Alexandrie en décembre 2010, avaient entrainé la rupture des relations entre le Saint-Siège et Al Azhar, l’université islamique la plus importante du sunnisme. Mais ces dix derniers mois ont vu le dialogue reprendre et le travail s’accélérer notoirement. Le Cheikh Ahmed el-Tayyib s’est ainsi rendu au Vatican en mai dernier, et les travaux des commissions bilatérales ont fait avancer le dialogue permettant aussi que se tienne en février dernier au Caire un séminaire contre la violence au nom de Dieu. A cette occasion, il avait été confirmé « confirmer la foi dans l’égalité entre les musulmans et les chrétiens dans les patries, les droits et les devoirs puisqu’ils forment une seule nation », ce qui constitue un pas majeur dans les relations entre musulmans et chrétiens, surtout si le message pouvait être relayé abondamment aux populations.
L’Egypte qui compte plus de 80 millions d’habitants et on estime que 10% de la population pourrait être chrétienne, principalement copte orthodoxe. Or, en certains endroits d’Egypte, le poids de certaines formes de radicalités islamistes pèsent de toute sa force et les persécutions, incendie de biens d’Eglises, attentats, pressions de toute sorte vont bon train obligeant des familles à fuir ces zones, poussant d’autres à l’émigration.
Espérons que le voyage du pape François soit l’occasion de mettre en lumière dans le monde musulman non seulement la situation des Chrétiens d’Orient, mais surtout les prises de position contre l’Islam radical que développent de nombreuses autorités de l’Islam sans assez se faire entendre.