Frère Benoît Dubigeon, de la Fondation François d'Assise, relais des œuvres sociales des franciscains de Terre Sainte prépare la venue d'Ibrahim Alsabagh, curé de la paroisse catholique latine d’Alep. Entretien.
Frère Benoît, pour la première fois la province franciscaine de France et de Belgique accueille l’un de ses frères en provenance de Syrie, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
C’est avec émotion que nous accueillons notre frère qui va représenter la Custodie de Terre Sainte présente à Alep, en Syrie. Depuis tant d’années, ce pays et tout le Moyen-Orient sont éprouvés par la guerre et nous savons que les populations locales sont confrontées à un drame que nous ne pouvons même pas imaginer en France. Cette présence du frère Ibrahim, présent à Alep depuis le début du conflit, est un pont jeté entre l’Orient et l’Occident.
Cette venue est-elle le fruit du travail de rapprochement entre les franciscains de France/Belgique et de Terre Sainte entrepris depuis plusieurs années ?
Le Commissariat de Terre Sainte a largement œuvré à ce rapprochement. Au travers de la Fondation François d’Assise, nous désirions faire davantage. C’est maintenant chose faite puisque nous participons au financement de plusieurs œuvres sociales de la Custodie, notamment en Syrie. J’y suis personnellement très sensible et nos donateurs également d’autant qu’à la communauté d’Orsay où je réside, nous avons accueilli plusieurs mois un réfugié syrien. Nos frères de Besançon sont également très investis auprès des populations réfugiées.
Votre Fondation François d’Assise soutient les projets des franciscains présents en Syrie. Frère Ibrahim a tenu à venir en France, en quoi sa venue revêt-elle une importance pour vos donateurs ?
Nous avons récemment financé la construction d’un puits dans le couvent d’Alep au bénéfice des différentes communautés privées d’eau. Les Fraternités Franciscaines Séculières ont également fait un don conséquent à l’occasion de la dernière fête de Noël pour que des paniers alimentaires puissent être distribués. Entendre un témoin, sur place, du drame qui s’y vit va nous rapprocher davantage de cette population syrienne. Nous espérons nous unir encore plus dans la prière et pouvoir témoigner à frère Ibrahim notre gratitude.
Pensez-vous mettre à profit ce temps de rencontre pour réfléchir à de nouveaux projets de soutien en Syrie ? Comment pouvons-nous soutenir ces projets ?
Cette rencontre directe et personnelle nous permettra de définir très probablement de nouveaux projets que nous pourrions proposer à nos donateurs et continuer ainsi de mettre en œuvre des actions de justice et de solidarité avec nos frères et sœurs chrétiens de Syrie. Ces projets figurent sur le site internet de notre Fondation François d’Assise où chaque personne peut effectuer un don en ligne.
Le frère Ibrahim, curé de la communauté catholique latine d’Alep, donnera 2 conférences/témoignages, où auront-elles lieu et pourquoi avoir tenu à ce qu’il s’adresse aux fidèles parisiens ?
A l’annonce de sa venue en France pour la sortie de son ouvrage « Juste avant l’aube » – paru aux Editions du Cerf – nous lui avons demandé de rendre témoignage, ce sera à n’en point douter très émouvant. La première rencontre aura lieu le jeudi 27 avril au couvent Saint-François 7 rue Marie Rose (14e arrondissement), à 20h30. La seconde sera accueillie par les chevaliers et dames de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem dont nous connaissons et apprécions le dévouement en faveur de la Terre Sainte, le vendredi 28 avril en l’église Saint-Leu – Saint-Gilles, 92 rue Saint Denis Paris (1er arrondissement) à 18h30. Le frère Ibrahim concélébrera la messe qui sera suivie d’un temps de témoignage.
Pour finir et en ce temps de fête de Pâques, quel message transmettrez-vous au frère Ibrahim pour la communauté catholique d’Alep ?
D’abord courage ! Puis MERCI car vous nous montrez jusqu’où peut aller la foi chrétienne en choisissant de rester sur place, au cœur de ce conflit, en témoignant de la paix du Christ. Oui, merci de donner votre vie pour celles et ceux qui sont les plus touchés par le drame de cette guerre. Enfin, lui dire que nous leur sommes présents par l’amitié fraternelle et la prière, et que nous continuerons autant que possible notre engagement concret, en particulier financier, pour les soutenir comme nous aimerions l’être dans une situation aussi dramatique. Dieu les bénisse.
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Rappel des conférences données à Paris la semaine prochaine :
Jeudi 27 avril 2017 au couvent Saint-François, 7 rue Marie Rose 14e, à 20h30
Vendredi 28 avril en l’église Saint-Leu – Saint-Gilles, 92 rue Saint Denis Paris 1er. Messe à 18h30 suivie du témoignage à 20h.
Plus d’informations sur : www.fondationfrancoisdassise.fr